
Cinq jours après l'éviction de Pape Diouf, l'actuel directeur de l'information de TF1, Jean-Claude Dassier, a pris les rênes de l'Olympique de Marseille. Il a signé un contrat de trois ans avec le club phocéen.
Jean-Claude Dassier, jusqu'alors directeur de l’information de TF1, a été désigné pour prendre les rênes de l’Olympique de Marseille, a annoncé lundi à l'AFP Vincent Labrune, le porte-parole de l’actionnaire majoritaire du club, Robert-Louis Dreyfus. Attendu sur la Canebière depuis vendredi, Dassier a signé un contrat de trois ans avec le club phocéen. Il succède à Pape Diouf, dont l’éviction avait précipité l’OM dans une profonde crise.
Après la seconde place obtenue par les Marseillais en championnat de Ligue 1 la saison dernière, Dassier aurait pu hériter d’un club au climat apaisé. Mais les passes d’armes incessantes entre Pape Diouf et Vincent Labrune ont rendu l’ambiance détestable, pesante.
Courroux des supporters
Jean-Claude Dassier a conditionné sa venue au retour de l’ancien directeur général de l’OM, Jean-Pierre Bernès, aujourd’hui agent de joueurs, condamné par la justice dans le cadre de l’affaire de corruption OM-Valenciennes en 1993. Une condition qui suscite le courroux des supporters marseillais, déjà passablement irrités après l’éviction de Diouf. Et qui pourraient perdre du coup leur directeur sportif, José Anigo, qui a affirmé ne pas vouloir rester au club si Bernès devait y arriver.
Une option à laquelle Robert-Louis Dreyfus n’aurait malgré tout pas souhaité donner suite. Selon une source proche du club, ce dernier ne serait pas enchanté par un retour de Bernès aux manettes de l’OM et y aurait opposé son véto. Ce qui devrait calmer en partie les supporters olympiens, même si les principaux intéressés n’étaient pas joignables pour confirmer cette information lundi matin.
Deschamps repousse son intronisation
Tout ce remue-ménage est loin de plaire au nouvel entraîneur de l’OM, Didier Deschamps, lequel aurait décidé de repousser son intronisation, selon le quotidien "L’Équipe", en attendant que le club retrouve un minimum de sérénité.
Le choix de ne pas lever l’"option Bernès" pourrait également jeter le doute dans la tête de l’ancien capitaine des Bleus. "La Dèche" n’a jamais caché son souhait de collaborer avec l’ancien directeur général des années Tapie, par ailleurs son agent.
Reste que si le vaudeville phocéen finit par accoucher d’une fin heureuse, l’OM devra rapidement se faire pardonner cette crise de gouvernance auprès de ses supporters. La rédemption passerait par l’accélération d’un marché des transferts aujourd'hui au point mort. Le dossier de l’international argentin du FC Porto Lucho Gonzalez, symbole du recrutement ambitieux de l’OM, aurait pris du plomb dans l’aile avec la tournure des événements.
Et un échec sur ces négociations, alors que le club est déjà dans la tourmente, pourrait consommer le divorce entre les supporters et les dirigeants du club marseillais.