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JO-2016 : une Iranienne milite à Rio pour que les femmes puissent aller au stade

Une militante belgo-iranienne a brandi lundi, pendant un match de volley, une pancarte défendant le droit des Iraniennes à entrer dans les stades. Un acte politique en principe interdit dans les enceintes sportives, selon la charte olympique.

Darya Safai, militante iranienne des droits des femmes, a brandi lundi 15 août à Rio une banderole défendant le droit des Iraniennes à entrer dans les stades, au cours d'un match de volley masculin entre la Russie et l'Iran. Sur la bannière était inscrit : "Laissez les femmes iraniennes entrer dans leurs stades".

En effet, en Iran, les femmes sont régulièrement interdites d'accès aux stades, sous la pression de certains groupes radicaux. Officiellement, la raison invoquée est de les protéger des jurons proférés par les hommes.

Samedi, déjà, Darya Safai avait brandi la même pancarte lors d'un match entre l'Égypte et l'Iran, attirant l'attention de la sécurité : les messages politiques sont en principe interdits dans les stades car contraires à la charte olympique. "Ils ont dit qu’ils ne voulaient pas de mon affiche devant les caméras, et ils nous ont demandé de partir", a-t-elle raconté. En pleurs lorsque les forces de l'ordre sont venues la déloger, elle a refusé de quitter l'enceinte. "Je suis désolée. Je me bats pour le droit des femmes iraniennes à assister aux matchs. C'est mon droit d'être là. C'est un droit basique des femmes iraniennes."

Et a finalement réussi à convaincre les officiels : "Ce n'est pas un message politique, mais un message positif, a déclaré l'activiste à la BBC. Un message en faveur de la paix et des droits des femmes." Elle a donc pu assister à la rencontre, en déployant sa banderole. Un choix qui n'a pas fait l'unanimité dans la salle, puisque la militante, qui vit en Belgique depuis 2000, dit avoir été insultée par un supporter iranien dans les tribunes.

Lundi, lors de sa deuxième apparition pendant le tournoi olympique de volley, ce sont des larmes de joie que Darya Safai a versé, quand, après négociations, elle a été autorisée à s'installer dans le stade avec sa banderole. Et que plusieurs personnes sont venues la soutenir et prendre des photos avec elle.

En septembre 2015, une sportive de haut niveau iranienne, Niloofar Ardalan, avait été autorisée par la justice à se rendre au Guatemala pour participer à une compétition internationale, malgré le veto de son mari. La justice était intervenue en sa faveur pour lui permettre de participer à la Coupe du monde de futsal. La joueuse avait réclamé que "les autorités passent une loi pour les sportives afin qu'elles puissent défendre" leurs droits dans de telles situations.

Avec AFP