Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 3 août, la décision des États-Unis de recourir aux frappes aériennes pour lutter contre le groupe État islamique en Libye, les mots d’Obama sur Trump, et la misère des Angolais, dans l’un des pays les plus inégalitaires au monde.
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On commence cette revue de presse internationale avec les frappes aériennes menées lundi pour la première fois par les Etats-Unis contre le groupe Etat islamique, à Syrte, en Libye.
The New York Times annonce l’ouverture d’«un nouveau front dans la guerre contre l’organisation Etat islamique en Libye» et le lancement d’une campagne pour aider les combattants libyens alliés au gouvernement d’union nationale à chasser les djihadistes d’une ville côtière, Syrte, donc, qui leur a servi de base destinée à établir une nouvelle franchise de l’organisation. Le journal fait état des réticences de l’Administration Obama à s’engager de nouveau militairement dans un pays fracturé politiquement, toujours aux prises avec les milices nées de la guerre civile de 2011, dans laquelle les Etats-Unis ont joué un rôle «crucial», selon The New York Times, qui assure que Washington s’est finalement résigné à cette option, à cause de l’appel à l’aide lancé par Fayez Sarraj, le Premier ministre libyen, justifiant ces frappes par le fait qu’une base djihadiste en Libye pourrait permettre à l’organisation Etat islamique de lancer des attaques contre les nations occidentales, tout en empêchant de rétablir l’ordre dans le pays. Mettre fin au chaos, prévenir de nouveaux attentats- voilà donc, pour l’argumentaire en faveur des raids aériens, dénoncés, en revanche, par le quotidien algérien El Khabar, qui juge que les frappes américaines vont plutôt déstabiliser encore un peu plus la région, et susciter de nouvelles représailles de la part des djihadistes, engendrant de nouvelles destructions et de nouvelles pertes humaines, comme l’avait d’ailleurs déclaré le ministre des Affaires étrangères algérien, lors d’une mise en garde en mars dernier.
Ces frappes aériennes en Libye interviennent en pleine campagne électorale aux Etats-Unis. Cette nouvelle intervention va-t-elle influencer le choix des électeurs? Celui ou celle qui succèdera à Barack Obama y mettra-t-il un terme? Personne n’a la réponse à ces questions, mais pour le président sortant, la messe est dite: le candidat républicain, s’il parvenait à se faire élire, ne serait pas l’homme de la situation. «Donald Trump n’est pas qualifié pour devenir le nouveau président des Etats-Unis», a prévenu hier Barack Obama. Une mise en garde à la Une, ce matin, du Guardian, qui rappelle que la déclaration d’Obama intervient après les propos extrêmement controversés de Donald Trump sur les parents d’un capitaine américain musulman mort au combat, invités de la convention d’investiture de Hillary Clinton la semaine dernière. «Barack Obama est clairement terrifié par la perspective d’une présidence Trump», commente Vox, qui explique que le fait qu’Obama soit sorti de ses gonds, est lié à sa perception que Donald Trump n’est pas un candidat «normal», et qu’il constitue même «une menace sans précédent» pour la démocratie.
Pour terminer, direction l’Angola, touchée de plein fouet par la chute du prix du pétrole, une crise qui creuse encore un peu plus les inégalités dans ce qui était déjà l’un des pays les plus inégalitaires au monde. The Washington Post fait état de la situation alarmante dans laquelle se trouvent les Angolais les plus défavorisés, évoquant la mort de milliers d’entre eux, touchés par des maladies évitables, comme la tuberculose, contre laquelle il n’y aurait plus de vaccins disponibles dans le pays, et des hôpitaux qui n’ont plus de médicaments, parfois même plus d’aiguilles ni de gants chirurgicaux. Le prix du sac de riz se serait envolé, multiplié par 5 en un an, selon le journal, qui explique que l’Angola ne souffre pas seulement de la crise économique, mais aussi d’une corruption massive et d’une gestion économique déplorable. The Washington Post rappelle que le pays détient le record mondial de mortalité infantile, un enfant sur 6 dans le pays n’atteignant pas l’âge de 5 ans, selon l’Unicef - alors que le pays comptait le troisième PIB d’Afrique sub-saharienne en 2014, derrière l’Afrique du sud et le Nigéria. Une misère qui n’a pas empêché l’entreprise de téléphonie mobile Unitel de rémunérer la chanteuse américaine Nicki Minaj 2 millions de dollars pour un concert en décembre dernier dans la capitale, Luanda, la patronne d’Unitel se trouvant être, à l’époque, la fille du président José Eduardo dos Santos, au pourvoir depuis 1979. Isabel dos Santos, la première femme à être devenue milliardaire sur le continent africain, a pris la tête de l’entreprise pétrolière nationale, la Sonangol, en juin dernier.
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