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Felix Baumgartner, recordman du saut en parachute, est mort à 56 ans
Le parachutiste Felix Baumgartner, qui était devenu en 2012 le premier homme à franchir le mur du son en chute libre depuis la limite avec l'espace, est mort jeudi en Italie à l'âge de 56 ans. Il aurait perdu le contrôle de son parapente après un malaise.
Felix Baumgartner à Dusseldorf le 22 novembre 2012. © Ina Fassbender, Reuters

Il était surnommé "Fearless Felix" (Felix l'intrépide). Tenue de cosmonaute et fragile nacelle suspendue au dessus de la Terre, le parachutiste autrichien Felix Baumgartner, décédé jeudi 17 juillet à l'âge de 56 ans, restera dans les mémoires comme l'homme qui a pulvérisé le record du saut en parachute en sautant de quelque 39 000 mètres en 2012.

Il a trouvé la mort jeudi en Italie, dans la région des Marches au nord de la péninsule.  Selon le quotidien italien Il Corriere della Sera, il aurait perdu le contrôle de son parapente après un malaise, et serait tombé dans la piscine d'une résidence de vacances à Porto Sant'Elpidio, blessant légèrement une jeune femme. Le sauteur de l'extrême était déjà décédé au moment de l'impact, toujours selon Il Corriere.

Le 14 octobre 2012, cet incroyable saut depuis la limite avec l'espace, orchestré par la plus célèbre des boissons "énergisante", l'avait fait rentrer dans le livre des record pour une seconde raison : il devenait le premier homme à franchir le mur du son en chute libre en atteignant la vitesse maximale de 1 357,6 kilomètres à l'heure, protégé par un scaphandre pressurisé fabriqué spécialement pour l'exploit.

"Voir le monde d'en haut"

"J'ai toujours eu le désir d'être dans les airs", avait-il déclaré aux médias autrichiens à l'époque, au moment de la préparation de son saut record.

Baumgartner avait ainsi raconté que son entraînement pour le saut Red Bull Stratos, terminé sans encombre dans le désert de l'État du Nouveau-Mexique aux États-Unis, avait commencé 26 ans plus tôt, en 1986, lorsqu'il avait sauté pour la première fois d'un avion en parachute. "Je grimpais aux arbres, je voulais voir le monde d'en haut", expliquait-il à l'époque quand il évoquait sa jeunesse.

Le natif de Salzbourg a travaillé comme mécanicien automobile et réparé des motos, tout en cherchant déjà des moyens de s'envoler vers le ciel. Après avoir effectué son premier saut en parachute à l'adolescence, il s'est perfectionné au sein de l'armée autrichienne.

"Né pour voler"

Porteur d'un tatouage "born to fly" ("né pour voler"), il avait établi l'un de ses premiers records en 1999 lors d'un saut de base-jump (un saut en parachute depuis un promontoire et non un appareil volant) le plus bas possible : la main de la statue du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro, au Brésil, qui se trouve 29 mètres seulement au-dessus du sol. 

Pilote d'hélicoptère et aérostier licencié, il pratiquait aussi la boxe et l'escalade. Il avait également établi à deux reprises des records du monde des plus hauts sauts de Base-Jump.

En 2003, il avait réalisé la première "traversée en chute libre" de la Manche en sautant d'un avion et en volant d'Angleterre à Calais, dans le nord de la France, à l'aide d'une paire d'ailes en carbone.

Partageant son temps entre la Suisse et les États-Unis, Baumgartner commentait volontiers la politique de son pays et ne se cachait pas d'y fréquenter des politiciens autrichiens d'extrême-droite. Il s'était moqué sur les réseaux sociaux de la lutte contre le changement climatique en se prononçant contre les partis écologistes et les droits des LGBTQ. 

Mais, malgré les dangers et les polémiques, le télégénique Baumgartner n'a jamais semblé craindre d'avoir à payer le prix ultime pour sa passion. "Je déteste que l'on me traite d'amateur de sensations fortes ou de drogué à l'adrénaline, car ce n'est pas le cas. J'aime tout ce qui est planification", avait-il déclaré avant la cascade de 2012. 

Avec AFP