logo

"Clair obscur", ultra favori aux Games Awards 2025 : qui peut lui faire de l'ombre ?
Avec 12 nominations, le jeu vidéo français et phénomène mondial "Clair obscur : expédition 33"aborde les Game Awards 2025 en grandissime favori. Mais cinq titres, de "Hades II" à "Death Stranding 2", rêvent de lui voler la couronne du jeu de l’année.
Nommé dans 12 catégories, "Clair Obscur : expédition 33" devrait triompher lors des Game Awards 2025. © Sandfall interactive / Kepler interactive

C'est le chef-d'œuvre que personne n'avait vu venir. Acclamé par le public et la presse spécialisée, "Clair obscur : expédition 33" a toutes les chances de remporter, jeudi 11 décembre, le titre de jeu de l'année lors des Games Awards, les oscars du jeu vidéo, et cérémonie la plus suivie au monde avec 154 millions de spectateurs en ligne l'an dernier.

Avec son univers "fantasy" inspiré du Paris des années 1900, sa bande-son inoubliable oscillant entre musique pop et baroque, un gameplay dynamique réinventant le combat au tour par tour et une histoire poignante sur le deuil, le jeu des Français de Sandfall Interactive semble avoir une longueur d'avance.

Techniquement irréprochable, "Clair obscur" sonne également comme une claque pour l'industrie. Conçu par une équipe relativement limitée et un budget modeste, le jeu a confirmé que l'avenir ne résidait pas dans les jeux triple A, ces blockbusters de plus en plus critiqués pour leur manque d'originalité.

Autre élément qui plaide en sa faveur : "Clair obscur" est un jeu d'action aventure solo intégrant des mécaniques de jeux de rôle, soit le profil le plus récompensé depuis la première édition de la cérémonie en 2014.

Alors le titre de GOTY ("Game of the Year" ou "Jeu de l'année") peut-il échapper à "Clair obscur" ? Selon la plateforme de marchés de prédiction Polymarket, l'épopée de Gustave et Maëlle a 95 % de chances de l'emporter.

Mais comme dans toute cérémonie, une part d'incertitude persiste et le vote du public ne pèse que 10 % dans la décision finale, dont l'essentiel revient à un jury composé de membres de la presse spécialisée. En 2024, le jeu "Astro Bot" avait surpris tout le monde en décrochant la récompense suprême face au favori chinois "Black Myth : Wukong", suscitant l'incompréhension parmi la communauté des joueurs.

"Clair obscur" fera également face à des concurrents de grande qualité qui pourraient faire de l'ombre à son triomphe annoncé. Tour d'horizon des forces et des faiblesses des cinq rivaux du jeu de Sandfall.

  • "Death Stranding 2 : on the beach"

Avec sa pléiade de stars (Norman Reedus, Léa Seydoux, Elle Fanning...) et ses ambitions cinématographiques, le jeu de randonnée futuriste d'Hideo Kojima, légende japonaise du jeu vidéo, a été un jalon marquant de l'année écoulée. Plus ouvert à l'action que son précédent volet, critiqué par une partie des joueurs pour sa lenteur extrême, ce deuxième épisode permet de retrouver le héros Sam Bridges, livreur de colis chargé de reconnecter l'humanité dans un monde postapocalyptique.

Avec ses panoramas à la beauté surnaturelle et un scénario moins embourbé dans les digressions métaphysiques du premier opus, "Death Stranding 2 : on the beach" offre une expérience singulière. Mais cette aventure contemplative a aussi de quoi laisser une partie des joueurs sur le bord du chemin. Avec huit nominations, il pourrait jouer les trouble-fêtes dans certaines catégories majeures comme meilleure réalisation, meilleure narration ou encore meilleure direction artistique.

Pour afficher ce contenu , il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix
  • "Donkey Kong Bananza"

Avec "Death Stranding 2", c'est l'autre triple A de la catégorie meilleur jeu de l'année. Tête de gondole de la nouvelle Switch 2 de Nintendo, ce jeu de plateforme survitaminé concentre tout le savoir-faire de la firme de Kyoto. Outre la qualité de son animation, "Donkey Kong Bananza" se distingue en proposant aux joueurs de s'aventurer dans un univers presque entièrement destructible.

Efficace et divertissant, le jeu de Nintendo semble toutefois loin d'avoir les épaules pour rafler le titre de jeu de l'année. Malgré sa direction artistique réussie et son chaos maîtrisé de couleurs fluo, "Donkey Kong Bananza" souffre d'un gameplay un brin répétitif et d'un scénario beaucoup trop anecdotique pour espérer faire la différence.

Pour afficher ce contenu , il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix
  • "Hades II"

C'est sans doute le rival le plus sérieux pour "Clair obscur". Disponible en accès anticipé depuis plus d'un an, le divin "Hades II" est la suite réussie d'un premier volet sorti en 2020, déjà considéré comme un monument du jeu vidéo indépendant. Dans cette nouvelle plongée dans la mythologie grecque, le joueur incarne Mélinoé, princesse des Enfers chargée de tuer son titanesque oncle Chronos – accessoirement maître du Temps –, qui menace non seulement sa famille, mais l'ensemble des dieux de l'Olympe.

Pour accomplir cette tâche herculéenne, la fille de Perséphone devra gagner de nouveaux pouvoirs, combattre des hordes d'ennemis, approfondir ses relations avec les dieux, mourir puis recommencer jusqu'à comprendre comment arrêter le Temps lui-même. Visuellement à couper le souffle et doté de doublages et d'une bande son de haute volée, "Hades II" pourrait créer la surprise, ou tout du moins repartir avec la statuette du meilleur jeu indépendant.

Pour afficher ce contenu , il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix
  • "Hollow Knight Silksong"

Véritable arlésienne de l'industrie vidéoludique, attendue pendant plus de sept ans, la suite d'"Hollow Knight" reprend et améliore la formule de son prédécesseur. Succès critique et public, le jeu de Team Cherry marie avec brio plateforme, combat et exploration d'un monde souterrain inquiétant et labyrinthique que le joueur devra cartographier lui-même.

Derrière sa direction artistique "kawaï" (ou l'esthétique du "mignon" en japonais) se cache une redoutable difficulté qu'il n'est pas possible de moduler. Une approche radicale, à l'opposé de celle adoptée par "Clair obscur", dont l'aventure sait s'adapter à tous les profils de joueurs, du débutant au gamer chevronné.

Les cofondateurs du studio australien, Ari Gibson et William Pellen, ont eux-mêmes reconnu que cela pourrait les pénaliser aux Game Awards. Dans une interview à Bloomberg, ils estiment n'avoir aucune chance face à "Clair obscur" qu'il qualifie d'"exceptionnel et largement accessible".

Pour afficher ce contenu , il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix
  • "Kingdome come : Deliverance 2"

Moins rugueux que son prédécesseur, "Kingdome come : Deliverance 2" reste une œuvre atypique dans l'univers des jeux de rôle en monde ouvert. Axé sur le réalisme dans son gameplay, le jeu du studio tchèque Warhorse studios se rapproche d'un simulateur de vie à l'époque médiévale où il faudra, par exemple, penser à se laver régulièrement pour éviter les remarques désobligeantes des PNJ (les personnages non jouables).

Dans le contexte troublé du Royaume de Bohême du début du XVe siècle, "Kingdome come : Deliverance 2" met le joueur dans la peau d'Henry (Jindrich en tchèque), le fils d'un forgeron qui a échappé au massacre de sa famille et de ses amis. Loin d'être un héros surpuissant, le joueur devra faire preuve de ruse, d'éloquence ou d'habileté pour braver les dangers et se hisser au rang de chevalier respecté.

Impressionnant par sa fidélité et sa cohérence historique, le jeu peut toutefois rebuter par son réalisme poussé à l'extrême. Une expérience clivante, a priori moins susceptible de conquérir la majorité des votes du jury.

Pour afficher ce contenu , il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix