Londres a affirmé que les corps retrouvés dans la nuit de vendredi à samedi en Irak sont "probablement" ceux de deux Britanniques, Jason Creswell et Jason Swindlehurst. Ils avaient été enlevés en 2007 à Bagdad avec trois autres personnes.
AFP - Les corps retrouvés en Irak ont été identifiés comme étant "très probablement" ceux de deux otages britanniques enlevés en mai 2007 à Bagdad, a annoncé dimanche le ministère britannique des Affaires étrangères.
"C'est avec un profond regret que nous avons aujourd'hui informé les familles des otages que, en se fondant sur de très fortes indications, les deux corps retrouvés sont très probablement ceux" de Jason Creswell, 39 ans, de Glasgow (Ecosse), et de Jason Swindlehurst, 38 ans, de Skelmersdale (nord-ouest de l'Angleterre), a indiqué le Foreign Office dans un communiqué.
Les cinq otages, Peter Moore, un consultant, et ses quatre gardes du corps britanniques, avaient été enlevés par 40 hommes portant des uniformes de police, au ministère des Finances à Bagdad, le 29 mai 2007. Seul le nom complet de Peter Moore avait jusqu'ici été rendu public.
"Prendre des otages n'est absolument pas justifiable et j'appelle ceux qui les (les trois derniers otages, Ndlr) détiennent à les relâcher immédiatement", a réagi un peu plus tard le Premier ministre britannique Gordon Brown.
"Les responsables du Foreign Office sont en contact étroit avec toutes les familles. Nos pensées sont avec elles en ce triste moment", a ajouté le ministère, disant continuer à faire tout son "possible pour obtenir la libération des autres otages".
Des tests ADN sur les deux corps continuaient, a précisé le Foreign Office.
"Prendre des otages n'est jamais justifié par aucune cause", avait déclaré la veille le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband en annonçant la découverte des corps. "Les terribles nouvelles d'aujourd'hui soulignent la gravité des crimes associés" à cette pratique, avait-il ajouté.
Tout en reconnaissant avoir "échoué" à obtenir leur libération, il avait défendu la politique gouvernementale de non-négociation avec les preneurs d'otages.
"Nous ne pouvons pas nous placer dans une position où le gouvernement britannique commence à faire des concessions en échange d'otages. Le seul résultat en serait de nouvelles prises d'otages", avait-il avancé. "Tout ce que nous pouvons faire, c'est utiliser nos liens avec le gouvernement irakien et ses liens avec la société civile pour obtenir la libération des otages".
L'enlèvement des otages avait été revendiqué par l'organisation radicale chiite Assaëb al-Haq (les Ligues du Droit), qui a été intégrée dans la liste des mouvements avec qui Bagdad est prêt à dialoguer dans le cadre du processus de "réconciliation nationale" lancé en 2006.
Le 9 juin, un activiste chiite irakien, Laith al-Khazali, soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement des cinq Britanniques, avait été libéré d'une prison américaine. Aucune information ne permet toutefois dans l'immédiat de lier cette libération à la remise des corps.
Fin mars, les Affaires étrangères britanniques avaient dit avoir reçu, via leur ambassade à Bagdad, une vidéo montrant l'un des otages, Peter Moore. Selon la chaîne britannique Channel 4, la vidéo aurait été tournée en mars. L'otage y déclarerait être bien traité et appellerait le gouvernement britannique à obtenir leur libération.
Peter Moore, originaire de la ville de Lincoln (est de l'Angleterre), était salarié de l'entreprise américaine de management BearingPoint, qui travaille en sous-traitance pour le gouvernement américain afin de relancer l'économie irakienne. Les quatre autres hommes travaillaient pour la société de sécurité canadienne Garda World.