En Syrie, les quartiers ouest d'Alep sont sous un déluge de feu. Tenus par le régime de Bachar al-Assad, les secteurs situés dans l'ouest de la ville sont la cible depuis lundi 11 juillet d'une vaste offensive des groupes rebelles. Ces derniers qui contrôlent la partie est de la ville envoient roquettes, mortiers et bombonnes de gaz, quelque jours après que l'armée a coupé leur unique voie de ravitaillement. À ces tirs, le régime réplique par des raids aériens.

Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées et des habitations ont été détruites des deux côtés de la ville. Cité par l'AFP, Ahmed, un habitant du quartier des Syriaques dans le secteur gouvernemental, dont la maison a été complètement détruite, "assure que les bombardements sur les quartiers ouest sont toujours en cours".

Deuxième ville de Syrie et l'un des principaux enjeux de la guerre, Alep est divisée depuis 2012 entre quartiers aux mains du régime à l'Ouest et quartiers contrôlés par les groupes rebelles à l'Est.

Le 7 juillet, les forces pro-régime, qui cherchent à assiéger totalement les quartiers rebelles où vivent quelque 200 000 personnes, sont parvenues à couper la route dite du Castello, dernier axe de ravitaillement vers ces quartiers au nord d'Alep depuis la Turquie. Elles se trouvent à moins de 500 mètres de cette route et peuvent tirer sur toute personne ou tout véhicule empruntant cet axe utilisé par les civils comme les rebelles.

Les rebelles utilisent "l'artillerie lourde et toutes sortes d'armes à feu"

Les rebelles ont recours à "l'artillerie lourde et toutes sortes d'armes à feu" dans une offensive qui "vise à réduire la pression" sur le front de la route du Castello, a indiqué Mahmoud Abou Malak, porte-parole d'un groupe rebelle à Alep, cité par l'AFP.

Dimanche, une contre-attaque des insurgés pour repousser les forces du régime loin de la route du Castello a échoué. Au moins 29 combattants du groupe rebelle islamiste Faylaq al-Cham et de son allié du Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) avaient été tués.

Ces violences interviennent malgré la trêve décrétée par le régime de Bachar al-Assad à l'occasion de la fête musulmane du Fitr et renouvelée samedi pour 72 heures. Dans les faits, le régime a poursuivi son offensive visant à encercler Alep, ainsi que ses bombardements sur les localités rebelles ailleurs dans le pays.

À Rome, le médiateur de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura, a estimé que le moment était "crucial". "Entre maintenant et septembre, nous avons une fenêtre encore ouverte" pour aboutir à une transition politique et vaincre les jihadistes, a-t-il déclaré.

Avec AFP