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En Syrie, le premier procès sur les massacres de mars 2025 s'est ouvert
Le premier procès consacré aux massacres de mars 2025 en Syrie a débuté, mardi, à Alep, dans le nord du pays. Sept hommes, dont d'anciens militaires, accusés d'avoir attaqué les troupes gouvernementales, et sept membres des forces relevant des nouvelles autorités islamistes, ont comparu devant les juges.
Le premier procès consacré aux massacres de mars 2025 en Syrie s'est ouvert, le 18 novembre 2025, à Alep, dans le nord du pays. © Ghaith Alsayed, AP

Quatorze personnes accusées d'être impliquées dans les massacres qui ont fait des centaines de morts, en majorité alaouites, sur la côte syrienne en mars, ont comparu, mardi 18 novembre, à Alep, à l'ouverture du premier procès consacré à ces violences en Syrie.

Les violences, déclenchées selon les autorités par des attaques de partisans du président déchu Bachar al-Assad contre leurs forces, avaient fait au moins 1 426 morts, pour la plupart des civils, selon une commission nationale d'enquête.

Sept hommes, dont d'anciens militaires, accusés d'avoir attaqué les troupes gouvernementales, et sept membres des forces relevant des nouvelles autorités islamistes, ont comparu devant les juges.

"Le tribunal est souverain et indépendant", a assuré son président, le juge Zakaria Bakkar.

Les sept accusés présentés comme des partisans du pouvoir d'Assad sont notamment poursuivis pour "sédition, incitation à la guerre civile, (..) attaques contre les forces de l'ordre, meurtre, pillage et vandalisme", selon l'acte d'accusation.

Plusieurs d'entre eux ont plaidé non coupable, l'un affirmant qu'il se trouvait au Liban lors des violences.

298 suspects identifiés

Les sept accusés des forces gouvernementales, qui ont comparu comme le premier groupe dans le box des accusés, entouré de barreaux de fer, sont poursuivis pour "meurtre prémédité".

L'un d'eux, qui apparaît dans une vidéo en train de tuer un civil, a affirmé qu'il s'agissait d'images fabriquées par l'intelligence artificielle.

Le tribunal a ensuite suspendu l'audience, qui doit reprendre pour les sept accusés de sédition le 18 décembre, et pour les membres des forces gouvernementales le 25 décembre.

Selon l'ONG Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les massacres avaient fait près de 1 700 morts, en écrasante majorité des alaouites, minorité dont est issu Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024.

La commission nationale d'enquête a identifié 298 suspects d'implication dans ce déchaînement de violences. Elle a affirmé que 238 membres des forces de sécurité et de l'armée avaient été tués dans des attaques imputées aux partisans d'Assad.

Les autorités ont ensuite envoyé des renforts dans la région, quelque 200 000 combattants selon la commission.

Des ONG syriennes et internationales ont fait état de massacres intercommunautaires dans lesquels des familles entières ont péri, commis par les forces gouvernementales, des groupes armés alliés au gouvernement et des volontaires armés.

Avec AFP