Selon des témoins, des dizaines de milliers de partisans de Mir Hossein Moussavi se sont rassemblés à Téhéran, pour le cinquième jour consécutif. Plus tôt dans la matinée, plusieurs proches du camp Moussavi ont été arrêtés.
Des dizaines de milliers de partisans de Mir Hossein Moussavi, qui contestent sa défaite à l'élection présidentielle iranienne, se sont de nouveau rassemblés mercredi dans le centre de Téhéran, rapportent des témoins. Par ailleurs, dans la matinée, un universitaire et un analyste proches du camp réformateur qui a soutenu Mir Hossein Moussavi, ont été arrêtés, ont indiqué des proches.
Le mouvement de contestation, sans précédent depuis la révolution islamique de 1979, en est à son cinquième jour
consécutif.
De nombreux manifestants étaient vêtus de noir et portaient des bandeaux verts, la couleur choisie par Moussavi pendant sa campagne. Ils se sont rassemblés sur la place Haft-e Tir et dans les rues adjacentes.
Cité plus tôt dans la journée par l'agence de presse Fars, le ministre de l'Intérieur, Sadeq Mahsouli, avait précisé qu'"aucun rassemblement n'avait été autorisé place Haft-e Tir".
Moussavi a appelé de son côté ses partisans à manifester pacifiquement et à se rassembler devant les mosquées jeudi en solidarité avec les victimes des violences post-électorales.
Sept personnes ont été tuées lundi à Téhéran en marge d'une immense manifestation de l'opposition et Mirhossein Moussavi avait ensuite exhorté ses partisans à annuler le rassemblement prévu mardi au même endroit.
Son communiqué ne mentionnait aucun rassemblement pour la journée de mercredi, mais ses partisans avaient manifesté la veille par dizaines de milliers dans le nord de Téhéran en dépit de son appel.
Ordinateur saisi
Par ailleurs, deux proches du camp réformateur ont été interpellés en marge de la manifestation. Hamid Reza Jalaïpour, professeur de sociologie à l'Université de Téhéran et contributeur à la campagne du conservateur modéré Moussavi à la présidentielle du 12 juin, a été arrêté à son domicile dans la matinée, a dit à l'AFP son collègue Issa Saharkhiz. Il a ensuite été libéré selon cette source.
Saïd Laylaz, un économiste et analyste politique, a été arrêté également chez lui mercredi matin, a dit un membre de sa famille.
M. Jalaïpour a dit à l'AFP que son ordinateur "contenant les travaux de mes étudiants et leurs notes" avait été saisi.
L'universitaire a ajouté que son fils, Mohammad Reza, avait été arrêté mercredi matin "par des policiers en civil à l'aéroport" international Imam Khomeiny de Téhéran, alors qu'il devait s'envoler pour Londres.
M. Jalaïpour n'a pas de nouvelles de son fils, 25 ans, qui est étudiant à Oxford, et qui participait aussi au mouvement de M. Moussavi.
Un nombre important de responsables et journalistes réformateurs ont été arrêtés, dont certains ensuite relâchés, depuis l'annonce samedi de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, une victoire contestée par M. Moussavi qui a dénoncé avec les deux autres candidats des irrégularités dans le scrutin.
Cette annonce a entraîné de violentes émeutes dans la capitale, où sept civils ont été tués lundi, et des manifestations quotidiennes des partisans de M. Moussavi.
Mardi, le ministre des Renseignements Gholam Hossein Mohseni Ejeie a annoncé que 26 "cerveaux" responsables de ces troubles avaient été arrêtés.
Les partisans de M. Moussavi, et plus généralement ceux qui rejettent la régularité de la réélection de M. Ahmadinejad, ont décidé de poursuivre leurs manifestations malgré l'interdiction des autorités.
Ces manifestations touchent aussi la province.
Le gouverneur général adjoint pour la sécurité de la province de Khorasan Razavi (nord-est) a annoncé l'arrestation de 88 manifestants dans la ville de Mashhad.