
Des personnes posent pour une photo de groupe lors de la réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN à Kuala Lumpur, en Malaisie, lundi 22 décembre 2025. © Ministère des Affaires étrangères de Thaïlande, AP
Des pourparlers et des tirs. La Thaïlande et le Cambodge ont accepté, lundi 22 décembre, d'avoir des discussions directes pour tenter de régler leur conflit frontalier. Les ministres des Affaires étrangères étaient présents en Malaisie, à Kuala Lumpur, pour un sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean).
Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères Sihasak Phuangketkeow a annoncé lui-même les pourparlers, qui auront lieu mercredi à Chanthaburi, dans le sud de la Thaïlande, dans le cadre d'un comité bilatéral frontalier déjà existant.
Le Cambodge, notant les préparatifs de la réunion, a déclaré accueillir favorablement les efforts régionaux pour mettre fin aux hostilités. Son ministère de l'Intérieur, a exprimé son "optimisme" quant à la "sincérité" de la Thaïlande à mettre en œuvre un cessez-le-feu "conformément aux objectifs de l'Asean".
Sihasak Phuangketkeow a également jugé "précipité" l'accord de cessez-le-feu signé en octobre sous l'égide du président américain Donald Trump. La trêve a été suspendue peu de temps après, car des soldats thaïlandais auraient été blessés en marchant sur une mine. Bangkok accuse les Cambodgiens de l'avoir récemment posée.
Frappes aériennes dans la région des temples d'Angkor
Pendant que les diplomates discutaient à Kuala Lumpur, les hostilités se sont poursuivies lundi à la frontière.
Le Cambodge a affirmé que la Thaïlande avait lancé des frappes aériennes sur son territoire, notamment dans la région des temples d'Angkor, quelques heures seulement après l'annonce de la poursuite de pourparlers.
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Selon le ministère cambodgien de la Défense, à 16 h 18 (09 h 18 GMT), l'armée thaïlandaise a "déployé des avions de combat F-16 pour bombarder" des zones des provinces de Siem Reap et Preah Vihear.
La province de Siem Reap abrite le célèbre complexe de temples d'Angkor, site du patrimoine mondial de l'Unesco, et son attraction touristique phare, Angkor Wat, est située à un peu plus d'une heure de route de la commune de Srae Nouy (environ soixante kilomètres). Elle a été visée par les frappes de lundi, selon le communiqué du ministère.
Un ressortissant chinois blessé
Le Cambodge a affirmé qu'un ressortissant chinois, employé d'une compagnie minière, avait été blessé par des tirs d'artillerie de l'armée thaïlandaise près de la frontière, sans préciser la gravité de ses blessures.
La Chine a entamé la semaine dernière une médiation. Après s'être rendu au Cambodge, l'envoyé spécial de Pékin pour les affaires asiatiques, Deng Xijun, a rencontré, lundi, le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul à Bangkok.
"La Chine, en tant que pays neutre, ne veut pas voir de conflits dans cette région", a déclaré le dirigeant thaïlandais après cette rencontre.
"En tant qu'ami et proche voisin du Cambodge et de la Thaïlande, la Chine espère sincèrement que les deux parties chercheront à maintenir la paix et la stabilité le long de la frontière", a déclaré de son côté Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge trouve son origine dans un différend territorial sur le tracé de leur frontière de 800 kilomètres, effectué pendant la période coloniale française.
Un premier épisode d'affrontements en juillet entre les deux royaumes d'Asie du Sud-Est avait fait 43 morts et environ 300 000 déplacés durant cinq jours avant qu'une trêve ne soit conclue.
Avec AFP
