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Trump nomme un envoyé spécial au Groenland, le Danemark convoque l'ambassadeur américain
Copenhague a annoncé lundi la convocation de l'ambassadeur américain, en réaction à la nomination par le président Donald Trump d'un envoyé spécial pour le Groenland, territoire autonome danois qu'il a menacé à plusieurs reprises d'annexer.
Le vice-président JD Vance et la deuxième dame Usha Vance visitent la base spatiale militaire américaine de Pituffik au Groenland, le 28 mars 2025. © Jim Watson, AP

Le Danemark a annoncé lundi 22 décembre la convocation prochaine de l'ambassadeur des États-Unis à Copenhague après la nomination par le président Donald Trump d'un envoyé spécial pour le Groenland, territoire autonome danois qu'il a menacé à plusieurs reprises d'annexer.

"Je suis profondément indigné par cette nomination et par cette déclaration, que je trouve totalement inacceptables", a déclaré le ministre danois des Affaires étrangères Lars Løkke Rasmussen à la chaîne TV2 Danemark.

Il a ajouté que son ministère allait convoquer l'ambassadeur américain dans les prochains jours "pour obtenir des explications".

La nomination d'un envoyé spécial "confirme l'intérêt américain persistant pour le Groenland", avait déclaré auparavant Lars Løkke Rasmussen dans un communiqué envoyé par courriel à l'AFP. "Toutefois, nous insistons pour que chacun, y compris les États-Unis, fasse preuve de respect envers l'intégrité territoriale du Royaume du Danemark", avait-il ajouté.

Le président Donald Trump a annoncé dimanche la nomination du gouverneur de Louisiane, le républicain Jeff Landry, au poste d'envoyé spécial des États-Unis au Groenland, vaste territoire autonome danois que convoite Washington.

"Je suis heureux d'annoncer que je nomme le GRAND gouverneur de Louisiane, Jeff Landry, au poste d'envoyé spécial des États-Unis au Groenland", a affirmé le président américain sur son réseau Truth Social. "Jeff comprend à quel point le Groenland est essentiel à notre sécurité nationale, et il défendra avec force les intérêts de notre pays pour la sûreté, la sécurité et la survie de nos alliés, et, en fait, du monde entier. Félicitations, Jeff !", a écrit Donald Trump.

Après son élection, le président américain avait expliqué avoir "besoin" du Groenland, notamment pour la sécurité des États-Unis, répétant à plusieurs reprises son souhait de s'en emparer.

Le Groenland, vaste territoire de 57 000 habitants soutenu par sa puissance de tutelle, a rétorqué ne pas être à vendre et décider seul de son avenir.

"Formidable pour eux"

Dans un message publié dimanche sur son compte X, Jeff Landry a remercié Trump. "C'est un honneur de vous servir bénévolement pour faire du Groenland une partie des États-Unis", a-t-il écrit avant de préciser que sa nomination "n'affecte en rien" ses fonctions de gouverneur de la Louisiane.

Jeff Landry avait salué en début d'année l'intention de Trump d'annexer le Groenland. "Le président Donald Trump a tout à fait raison !", avait-il écrit sur X le 10 janvier. "Nous devons faire en sorte que le Groenland rejoigne les États-Unis. Ce serait formidable pour eux, formidable pour nous ! Faisons-le !", avait-il insisté.

En janvier dernier, 85 % des Groenlandais s'étaient dit opposés à une future appartenance aux États-Unis, d'après un sondage publié dans le quotidien groenlandais Sermitsiaq. Seuls 6 % y étaient favorables.

Pour Donald Trump, l'attrait du Groenland tient à sa richesse en minéraux et à sa position stratégique à la croisée des océans Atlantique nord et Arctique.

Fin mars, le vice-président américain, JD Vance, avait provoqué un tollé en prévoyant une visite dans l'immense île arctique sans y avoir été invité.

Face à l'ire déclenchée au Groenland, au Danemark et à travers l'Europe, il avait limité son déplacement à la base aérienne américaine de Pituffik, la plus septentrionale des États-Unis. Il avait profité de son séjour pour critiquer l'inaction supposée du Danemark au Groenland.

Fin août, la télévision danoise avait révélé qu'au moins trois Américains, liés au président Donald Trump, avaient mené des opérations d'influence à travers l'île polaire.

Avec AFP