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L'opposition appelle à une nouvelle journée de contestation

Les partisans du candidat malheureux à la présidentielle iranienne, Mir Hossein Moussavi, appellent à l'organisation de nouvelles manifestations, ce mercredi, pour continuer à protester contre les résultats du scrutin, qu'ils jugent frauduleux.

Les partisans de Mir Hossein Moussavi, le candidat réformateur malheureux de la présidentielle du 12 juin, ont appelé à de nouvelles manifestations à Téhéran, ce mercredi, alors que la pression s'intensifie sur le régime, à la suite de la réélection controversée du président sortant, Mahmoud Ahmadinejad.

Malgré la décision des douze membres du Conseil des Gardiens de la Constitution, la plus haute structure législative d'Iran, d'autoriser un recompte partiel des bulletins, le camp de Moussavi demande un nouveau vote, considérant l'élection comme frauduleuse.

Les autorités de Téhéran ont catégoriquement refusé l'organisation d'un nouveau scrutin.

Le pouvoir a fustigé des "complots" ennemis, convoqué les ambassadeurs étrangers pour se plaindre de la couverture médiatique des événements, procédé à l'arrestation de plusieurs réformateurs et enfin tenté de censurer au maximum les médias.

 
Les journalistes étrangers sont bannis

Tous les journalistes étrangers travaillant en Iran ont reçu une interdiction de couvrir les manifestations non autorisées. Les sites Internet d'actualité internationale et les télévisions par satellite, dont FRANCE 24, ont été bloqués, de même que le réseau de téléphonie fixe, qui a été sérieusement perturbé.

Bravant l'interdiction, le journaliste Hugues Huet, de FRANCE 3, a rejoint les manifestants lors du rassemblement de mardi. Il a expliqué à FRANCE 24 avoir vu des milliers d'étudiants suivis par des milliers d'autres manifestants en voiture.

"J'ai eu l'impression qu'il y avait autant de monde que lundi", a-t-il affirmé.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré, mercredi, que plusieurs médias étrangers se font "les porte-paroles des émeutiers" qui ont terni l'image du pays à la suite de l'élection controversée.

En dehors de quelques reportages, très peu d'informations vérifiables sortent d'Iran. Cependant, avec le très grand nombre de manifestants munis de téléphones portables, voire d'ordinateurs, de nombreux commentaires, images et vidéos sont transmis aux sites de partage comme YouTube et Twitter.

Malgré la censure des moyens de communication, les partisans de Mir Hossein Moussavi sont sortis par dizaines de milliers pour une marche dans la partie nord de Téhéran, mardi.

L'Iran est embourbé dans des manifestations violentes depuis que le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, a été réélu avec 63 % des suffrages, selon les résultats officiels.

Ses opposants, Mir Hossein Moussavi en tête, l'accusent d'avoir orchestré une vaste fraude à l'origine du plus grand soulèvement public depuis la révolution islamique de 1979.

 
Obama ne veut pas "s'immiscer"

Le président américain, Barack Obama, dont le pays est en mauvais termes avec l'Iran depuis trois décennies, a déclaré qu'il ne voulait pas "s'immiscer" dans les affaires intérieures du pays.

Dans une interview accordée à la télévision CNBC, il a minimisé les différences entre Ahmadinejad et Moussavi pour justifier sa volonté de ne pas s'impliquer davantage.

"Je pense qu'il est important de comprendre que la différence, concernant la politique qui sera menée en Iran, entre messieurs Ahmadinejad et Moussavi n'est peut-être pas aussi grande qu'on ne l'a dit", a affirmé Barack Obama. 

Quel que soit le dénouement, "nous allons avoir à traiter avec un régime qui, historiquement, est hostile aux États-Unis", a-t-il poursuivi.

L'usage de Twitter encouragé

Bien que les États-Unis refusent officiellement de s'impliquer, un responsable du département d'État a demandé, lundi, au site de microblogging Twitter de retarder une opération de maintenance qui aurait engendré une coupure temporaire du service.

"Il s'agissait simplement d'un appel pour dire : 'Il semblerait que Twitter joue un rôle crucial actuellement en Iran. Pourriez-vous continuer ainsi ?'", a déclaré le secrétaire d'État Philip Crowley au New York Times. 

Autre signe de l'importance grandissante de Twitter : il a été demandé, hier, à l'ensemble de ses utilisateurs de changer leur nom, leur emplacement géographique et leur réglage horaire pour s'aligner sur l'heure de Téhéran, afin de compliquer la tâche des responsables iraniens cherchant à bâillonner les blogueurs de leur pays.