logo

Syrie : Paris exprime son "indignation" après le bombardmement de Daraya

Le chef de la diplomatie française s'est dit "indigné" après le bombardement par le régime syrien de la ville de Daraya vendredi. La localité assiégée depuis 2012 recevait un convoi humanitaire après d'âpres négociations.

"Indignation". C'est le mot qu'a utilisé Jean-Marc Ayrault lors d'une conférence de presse à New York en évoquant le bombardement de Daraya en Syrie, vendredi 10 juin.

Ce n'est pourtant pas la première fois que cette ville de la province de Damas, fief rebelle, est bombardée par les forces du régime syrien, loin de là. Mais ce qui suscite la colère du ministre français des Affaires étrangères, c'est que le bombardement est survenu alors que la localité recevait un convoi d'aide humanitaire. L'un des premiers à entrer dans la ville assiégée depuis 2012.

"C'est bien à une duplicité extraordinaire du régime (syrien) à laquelle nous assistons", a commenté le chef de la diplomatie française. "Ma réaction est une réaction d'indignation, au point que je n'arrive pas à trouver les mots pour la décrire", a-t-il ajouté

"À force d'insister pendant des semaines et des semaines pour que l'aide humanitaire parvienne à cette ville qui est une ville martyre (..) le régime finit par dire oui", a-t-il rappelé. "Mais l'accès commence et les bombes repartent, donc nous avons la démonstration de la duplicité de ce régime".

Pour Jean-Marc Ayrault, "c'est une raison de plus pour reprendre la voie politique avec une grande détermination" dans le cadre du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui comprend les grandes puissances, "pour voir ce que nous pouvons faire vraiment d'efficace".

#Syria: 68 Barrel Bombs in 24 hours hit #Daraya hours after the First @UN Food Aid since 2012. #Darayya pic.twitter.com/oj8N2PINqn

— Vero Ger (@GerV29) 10 juin 2016

Il a en outre fait part de sa "déception" devant les résultats de la réunion du GISS du 17 mai à Vienne. "Il y avait une conclusion qui pourrait apparaître positive mais il ne s'est rien passé après et la situation a continué à se dégrader", a-t-il estimé.

Le GISS est né à l'automne 2015 à Vienne et se compose de 17 pays et trois organisations multilatérales, soutiens de l'opposition syrienne et du régime de Damas. Ce groupe est co-présidé par les États-Unis et la Russie et comprend aussi l'Iran, l'Arabie saoudite et les puissances européennes.

Jean-Marc Ayrault se trouvait vendredi à New York pour présider une réunion au Conseil de sécurité sur la protection des civils dans les opérations de maintien de la paix. La France préside le Conseil en juin.

Avec AFP