Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé samedi 21 mai que Kevin Philippy, l’adjoint de sécurité agressé par des casseurs mercredi à Paris, alors que son véhicule était incendié, va être intégré à la police nationale en tant que gardien de la paix.

Âgé de 29 ans, Kevin Philippy n’a pas pu retenir ses larmes lorsque Bernard Cazeneuve lui a remis la médaille d'or de la sécurité intérieure place Beauvau, en présence de François Hollande. Cinq autres membres des forces de police et de gendarmerie, dont Alison Barthélemy, qui se trouvait également dans la voiture incendiée mercredi près de la place de la République, ont aussi été décorés.

Les quatre hommes et une femme (quatre membres de la police et un de la gendarmerie) ont été décorés sous les yeux de leurs familles, venues en nombre. "On a essayé de ne pas trop regarder les vidéos", a déclaré la compagne de Kevin Philippy, Marie. Mais sa réaction lors de l'agression "a rendu fière toute sa famille".

"Les images de la violence dont ils ont été victimes resteront longtemps gravées dans l'esprit des Français", a assuré le ministre de l’Intérieur. Ce qui "m'a rendu très fier de vous, c'est l'extrême maîtrise qui a été la vôtre. Parce qu'après que le temps des manifestations et des tensions aura passé [...], on retiendra une image : celle d'un policier sortant du véhicule avec un seul et unique objectif, celui de protéger sa collègue".

Quatre hommes mis en examen

Mercredi, alors que des policiers manifestaient place de la République contre la "haine anti-flics", une contre-manifestation interdite s'est tenue au même endroit contre les "violences policières". Non loin de là, une quinzaine d'entre eux avaient alors attaqué et incendié une voiture de police, alors qu'une femme gardien de la paix et un adjoint de sécurité étaient à l'intérieur.

Quatre hommes suspectés d'avoir mis feu au véhicule de police ont été mis en examen samedi par un juge d'instruction, notamment pour tentative de meurtre. Issus de la mouvance antifasciste, ces hommes âgés de 18 à 32 ans ont également été mis en examen pour "violences en bande organisée" avec arme sur personne dépositaire de l'autorité publique, destruction de biens "en bande organisée par moyen dangereux" et "participation à un attroupement" armé avec dissimulation du visage.

Ils sont écroués dans l'attente d'un débat différé sur leur détention provisoire qui interviendra devant le juge des libertés et de la détention dans un délai maximum de quatre jours.

Avec AFP