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En Côte d'Ivoire, le porte-parole du principal parti d'opposition écroué pour "actes terroristes"
Le porte-parole du principal parti d'opposition ivoirien, le PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire), a été écroué jeudi pour 18 chefs d'inculpation dont "actes terroristes" et "complot contre l'autorité de l'État", a appris l'AFP auprès de ses avocats.
Des manifestants arborent une bannière du président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, à Abidjan le 31 mai 2025, avant l'élection présidentielle du 25 octobre 2025. © Sia Kambou, AFP

Une nouvelle arrestation dans les rangs de l'opposition en Côte d'Ivoire. Le porte-parole du PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire), principal parti d'opposition a été écroué jeudi 27 novembre pour 18 chefs d'inculpation dont "actes terroristes" et "complot contre l'autorité de l'État", a appris l'AFP auprès de ses avocats.

Plusieurs dizaines d'opposants ont été arrêtés en cette année d'élection présidentielle - le scrutin s'est tenu en octobre -, mais peu de hauts cadres ont été inculpés et écroués.

Soumaïla Bredoumy est également député du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et candidat aux élections législatives qui se tiendront fin décembre. Ses avocats ont précisé ne pas avoir connaissance des faits reprochés à leur client.

Le parti d'opposition de l'ancien président Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI), a lui décidé de ne pas participer aux législatives.

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En Côte d'Ivoire, le porte-parole du principal parti d'opposition écroué pour "actes terroristes"
© France 24
01:30

Les chefs de ces deux formations politiques, Tidjane Thiam (PDCI) et Laurent Gbagbo, avaient tous deux été exclus du scrutin présidentiel. Tidjane Thiam est par ailleurs hors du pays depuis plusieurs mois.

Jeudi, Soumaïla Bredoumy "a été mis sous mandat de dépôt et écroué" au Pôle pénitentiaire d'Abidjan (PPA), pour 18 chefs d'accusation, a affirmé à l'AFP Me Jean-Chrysostome Blessy.

Les chefs d'accusation incluent notamment : "actes terroristes, assassinat", "complot contre l'autorité de l'État, attentat contre l'autorité de l'État, atteinte à l'ordre public", "atteinte aux opérations électorales" et "participation à une manifestation interdite ou non déclarée", selon Me Blessy.

Il est également poursuivi pour "destruction volontaire de biens", "organisation d'une bande armée", "vol" et "apologie des crimes de meurtres".

Soumaïla Bredoumy "ne reconnaît pas ces motifs", a assuré de son côté Me Luc Kacou Adje.

"On a négocié des conditions favorables de détention, pour qu'il puisse être placé dans une cellule où il sera seul, compte tenu de sa qualité" de député, a-t-il ajouté.

Après plusieurs mois hors du pays et un retour lundi en Côte d'Ivoire, Soumaïla Bredoumy avait été placé en garde à vue mercredi, d'abord pour 11 chefs d'accusation, dans le cadre d'une procédure de flagrant délit. Une exception prévue par la Constitution pour poursuivre un parlementaire.

"Une procédure illégale, arbitraire"

En réaction au placement en garde à vue de Soumaïla Bredoumy, le PDCI a dénoncé jeudi dans un communiqué "une procédure illégale, arbitraire" et plus largement "une stratégie d'intimidation, de harcèlement et de mise sous pression des voix dissidentes".

Il a également appelé à sa "libération immédiate".

Début novembre, un haut cadre du PPA-CI, Damana Pickass, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour des chefs d'accusation similaires, liés à l'élection présidentielle, notamment ceux d'"actes terroristes" et d'"assassinat".

Les autorités ont assuré ces derniers mois que les arrestations n'ont aucun lien avec l'appartenance politique et que les personnes arrêtées font toutes l'objet de procédures d'enquête régulières.

Le scrutin présidentiel du 25 octobre, remporté par Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, s'est globalement déroulé dans le calme dans ce pays habitué aux crises politiques meurtrières.

Toutefois, 11 personnes sont mortes selon des sources officielles et des dizaines de militants politiques d'opposition ont été arrêtés selon leurs partis.

L'opposition et des manifestants, dont plus d'une centaine ont été condamnés à trois ans de prison ferme, avaient notamment dénoncé la possibilité pour Alassane Ouattara de briguer un 4e mandat.

Le Conseil national de sécurité (CNS), qui réunit l'appareil sécuritaire ivoirien, avait interdit les manifestations pour deux mois et a récemment prorogé cette mesure d'un mois, jusqu'en janvier, pour les partis et groupements politiques "à l'exception de ceux qui s'inscrivent dans le cadre du processus électoral".

Avec AFP