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Au Nigeria, la rescapée de Chibok reçue par le président Muhammadu Buhari

Le président nigérian Muhammadu Buhari a reçu jeudi Amina Ali, l'une des 219 lycéennes de Chibok kidnappées par Boko Haram en 2014. Il a déclaré avoir de "nouveaux espoirs" de retrouver d'autres otages, deux ans après le rapt.

Amina Ali, la première des 219 lycéennes rescapées de Chibok à avoir été retrouvée, a été reçue le jeudi 19 mai par le président nigérian Muhammadu Buhari. Celui-ci a déclaré avoir de "nouveaux espoirs" de retrouver d'autres otages kidnappées par Boko Haram, deux ans après le rapt.

La jeune fille, découverte mardi 17 mai par des milices locales et par l'armée, est arrivée à Abuja par avion depuis Maiduguri, la capitale de l'État de Borno (Nord-Est), avec sa mère, Binta, pour rencontrer le président dans sa résidence d'Aso Rock.

Au terme de la rencontre, Muhammadu Buhari s'est dit "enchanté" par sa libération, même si "ces sentiments sont mêlés à une profonde tristesse, liée aux horreurs que cette jeune fille a dû endurer si tôt dans sa vie".

"Nouveaux espoirs"

Le gouvernement fait "tout ce qu'il peut pour sauver d'autres jeunes filles de Chibok [...], le sauvetage d'Amina nous donne de nouveaux espoirs, et nous offre une opportunité unique en termes d'informations vitales", a poursuivi le président nigérian.

Amina, qui avait 17 ans au moment du rapt, est la plus jeune d'une fratrie de 13 enfants, dont 11 sont morts entre quatre et cinq ans, a expliqué via une interprète sa mère, qui ne parle pas anglais.

Le 14 avril 2014, Boko Haram avait enlevé 276 jeunes filles d'un lycée de Chibok. Cinquante-sept d'entre elles avaient réussi à s'échapper dans les heures suivant leur rapt par le groupe islamiste.

Ce kidnapping sans précédent avait provoqué une vague d'indignation au Nigeria et dans le monde entier. Mais malgré cette mobilisation, jusqu'à la découverte d'Amina Ali, on était toujours sans nouvelles des 219 captives.

D'autres otages à Sambisa ?

Selon des responsables locaux, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 19 ans, a affirmé à sa famille que la plupart des autres victimes se trouvaient toujours dans la forêt de Sambisa, un bastion de Boko Haram, mais que "six d'entre elles [étaient] déjà mortes".

Selon l'armée, Amina Ali a été transportée à Maiduguri dans un hélicoptère militaire, depuis une caserne de Damboa, à 90 km de là, avec son bébé de quatre mois et un homme qu'elle présente comme son mari, considéré comme "un terroriste de Boko Haram". Celui-ci fait actuellement l'objet d'une enquête.

"Avant cela, ils ont été examinés par un médecin de l'armée de l'air et leur état de santé a été jugé stable, avec une tension normale", a indiqué mercredi le porte-parole de l'armée, le colonel Sani Usman, dans un communiqué.

Des commandants de la lutte contre Boko Haram ont ensuite confié l'ancienne otage, l'homme et le bébé au gouverneur Shettima.

Depuis 2009, Boko Haram est tenu responsable de l'enlèvement d'au moins 2 000 personnes, dans une insurrection qui a fait quelque 20 000 morts.

Avec AFP