
Javier Solana, diplomate en chef de l'Union européenne, en visite au Liban, s'est entretenu samedi avec un député du Hezbollah. Une première pour le parti chiite qui figure sur la liste américaine des organisations terroristes.
AFP - Le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana a rencontré samedi un député du Hezbollah, une première entre un représentant européen de ce niveau et le parti chiite, au cours d'une visite au Liban où il a aussi salué la bonne tenue des législatives de dimanche.
Le diplomate espagnol s'est entretenu dans l'enceinte du Parlement libanais avec le député Hussein Hajj Hassan. Le Hezbollah, qui a été battu lors des élections du 7 juin, figure sur la liste américaine des organisations terroristes, mais pas sur celle de l'UE.
"Les listes d'organisations terroristes ne sont pas les mêmes dans tous les pays", a déclaré M. Solana lors d'une conférence de presse à l'aéroport de Beyrouth, avant de quitter le Liban à l'issue d'une visite de deux jours.
"Le Hezbollah fait partie de la société libanaise. Il est représenté au Parlement et il aura des responsabilités", a noté le diplomate espagnol, qui a pris la direction de l'Egypte.
M. Hajj Hassan a déclaré pour sa part à l'AFP que cette réunion était l'expression de "plus d'ouverture et d'un niveau d'ouverture supérieur de la part de l'UE vers le Hezbollah".
Il a estimé qu'avec cette rencontre, l'UE adoptait une attitude "plus réaliste", vis-à-vis du Liban.
Le Hezbollah a enlevé dimanche dernier 11 sièges au Parlement, sur un total de 128.
Les responsables politiques libanais rivaux "réalisent la responsabilité à laquelle ils font face", a déclaré M. Solana, ajoutant attendre d'eux qu'ils "trouvent un moyen de faire avancer le pays et de former un gouvernement" dès que possible.
Emmenée par le Hezbollah, l'opposition demande un droit de veto sur les grandes questions si elle participe à un gouvernement, comme c'était le cas dans le cabinet sortant. Mais les ténors de la majorité s'y opposent.
M. Solana, qui a aussi rencontré lors de sa visite le président libanais Michel Sleimane, a déclaré que l'UE était "contente des résultats des élections législatives de 2009".
"Ils reflètent la maturité du pays", a-t-il dit.
Le Liban a été l'an dernier au bord de la guerre civile en raison des désaccords entre les camps rivaux.