!["Les Américains n'ont pas besoin du Panama" "Les Américains n'ont pas besoin du Panama"](/data/posts/2022/07/21/1658394916_Les-Americains-n-ont-pas-besoin-du-Panama.jpg)
Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 6 avril, la démission du Premier ministre islandais, provoquée par les révélations des "Panama papers", et les interrogations sur la quasi-absence de citoyens américains parmi les personnalités mises en cause.
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On commence cette revue de presse internationale en Islande, où les révélations des "Panama papers" viennent d’entraîner la démission du chef du gouvernement.
Sigmundur Davíd Gunlaugsson a finalement cédé à la pression des manifestants qui exigeaient son départ. Le Premier ministre a annoncé sa démission mardi, après avoir été directement cité dans les "Panama papers" - un départ évoqué à la une, mercredi matin, du Wall Street Journal, et bien évidemment, de la presse islandaise. Alors que le quotidien Frettabladid le montre s’adressant aux journalistes, après avoir rencontré le président islandais, auquel il a demandé de dissoudre le Parlement, ce qui lui a été refusé, The Iceland Monitor publie une lettre où celui-ci tente visiblement de sauver la face, expliquant qu’il ne démissionne pas réellement, mais se met plutôt "en retrait" pour un moment. Des explications qui ne vont certainement pas calmer la colère de ses compatriotes, qui après avoir obtenu sa tête, exigent à présent la démission de tout son gouvernement.
Pas de mise en cause, en revanche, ou presque, dans les "Panama papers", de personnalités américaines. Une quasi-absence qui suscite pas mal d’interrogations. L’Obs, qui rappelle que ce léger détail a été immédiatement utilisé par les détracteurs des "Panama papers" pour dénoncer, à travers ces révélations, une "manip’" des services secrets américains, assure que cette absence s’explique par une raison "malheureusement simple" : "les États-Unis ont ce qu'il faut, chez eux, en matière de sociétés-coquille contrôlant d'autres sociétés, tout cela dans l'anonymat le plus total". Pas besoin, donc, de recourir au Panama et autres paradis fiscaux, comme en attesterait l’expérience menée par une journaliste du site Fusion, qui a contribué, outre-Atlantique, à l’enquête et à la diffusion des "Panama papers". Cette journaliste aurait réussi à créer une société dans l’État du Delaware, intitulée "She Sells Sea Shells" (Elle vend des coquillages)… au nom de son chat. "Quant à Mossack Fonseca, le cabinet panaméen par qui le scandale arrive, raconte L’Obs, il possède une filiale dans le Nevada, l'un des États les plus laxistes en la matière avec le Wyoming et le Delaware, qui ne demande pas à connaître l'identité de quiconque souhaite établir sa société. La filiale américaine de Mossack Fonseca peut donc établir des compagnies américaines dites "offshores"… sur le sol même des États-Unis", où de toute façon, l’imposition des gros revenus et des revenus financiers est bien plus légère que dans nombre de pays étrangers, ce qui "justifierait" moins le recours à l’évasion fiscale. "Les riches Américains n’ont pas besoin de Mossack Fonseca", confirme Slate, qui rappelle néanmoins que les noms de près de 200 clients américains de Mossack Fonseca ont été révélés, notamment ceux de David Geffen, le co-fondateur du studio d’animation DreamWorks, et de la chanteuse Tina Turner.
Pour The Daily Beast, les révélations des "Panama papers" mettent au jour des pratiques extrêmement graves. Le site compare les révélations liées au cabinet Mossack Fonseca à la partie émergée d’un iceberg que les élus du Congrès américain auraient laissé grandir en réduisant toujours plus les budgets dévolus à la lutte contre la fraude fiscale, et en refusant de voter une loi exigeant des banques américaines qu'elles collectent et communiquent des informations pour les transmettre aux autres pays, ou d'adopter les règles établies en 2014 par l'OCDE . Un iceberg que les élus du Delaware, du Nevada et du Wyoming auraient laissé grandir en votant des lois facilitant la tâche "aux trafiquants de drogue, aux kleptocrates, aux chefs mafieux et autres escrocs". The Daily Beast rappelle que "ce sont ces même lois qui facilitent aussi la tâche des terroristes, lorsque ceux-ci cherchent à financer leurs attaques".
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