
Le chef du gouvernement d'union nationale libyen soutenu par l'ONU, Fayez al-Sarraj, est arrivé par la mer à Tripoli malgré l'opposition des autorités sur place. Des tirs ont été entendus en début de soirée dans la capitale libyenne.
Sept des neuf membres du Conseil présidentiel libyen, soutenu par les Nations unies, sont arrivés mercredi 30 mars par la mer à Tripoli en provenance de Tunisie, malgré l'opposition des autorités sur place. Quelques heures après cette arrivée, des tirs ont ainsi été entendus en début de soirée dans la capitale libyenne où plusieurs routes ont été fermées et les gens, pris de panique, tentaient de rentrer chez eux.
L'origine et la raison de ces tirs n'est pas encore connue, mais cette délégation conduite par Fayez al-Sarraj, chef du Conseil présidentiel et Premier ministre du gouvernement d'union nationale formé avec l'appui de l'ONU, fait craindre aux habitants de Tripoli des affrontements armés entre les partisans des autorités locales de Fajr Libya et ceux favorables au gouvernement d'union.
Fayez al-Sarraj est en effet contesté aussi bien par le cabinet et le Parlement de la coalition de milices de Fajr Libya installés à Tripoli, que par ceux installés dans l'Est, même si certains de leurs membres lui ont apporté leur soutien. Les autorités non reconnues ont d'ailleurs sommé le chef du gouvernement d'union de quitter Tripoli.
"Nous avons bien des défis à relever, notamment la nécessité d'unir tous les Libyens et de surmonter les divisions", a-t-il déclaré, peu après son arrivée. "Les jeunes doivent pouvoir croire en l'avenir de la Libye."
Des tirs dans la capitale libyenne
Du côté de la communauté internationale, l'ONU, l'Union européenne, l'Italie et la France ont pour leur part salué le geste de Fayez al-Sarraj, après avoir exprimé pendant des mois leur souhait de traiter avec une autorité unifiée en Libye pour sortir le pays de la crise et faire face à la montée en puissance du groupe État islamique (EI).
L'arrivée du chef du gouvernement d'union nationale soutenu par l'ONU à Tripoli est une "bonne nouvelle" pour la Libye, a ainsi estimé le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault, qui a salué une "décision courageuse". "C'est une étape importante, on sait que beaucoup d'obstacles sont mis sur le chemin de ce gouvernement", a-t-il expliqué devant la presse le ministre français depuis Bangui où il effectuait un déplacement. "La France est et continuera d'être aux côtés du gouvernement de M. Sarraj" face aux défis qui attendent la Libye, a-t-il ajouté, faisant notamment allusion à la progression de l'EI dans le pays.
On ignore dans l'immédiat où siègera le gouvernement de Fayez Sarraj. Selon des informations non confirmées, il pourrait au début opérer à partir de la base navale.
Avec AFP et Reuters