Le coureur belge Antoine Demoitié, victime d'un accident lors de la classique cycliste Gand-Wevelgem, a succombé de ses blessures. Sa disparition a provoqué beaucoup d'émotions, mais aussi la colère des coureurs qui réclament du changement.
La mort du cycliste belge Antoine Demoitié de l'équipe Wanty-Gobert, à seulement 25 ans, a provoqué une vague d’émotions. Le jeune sportif a succombé à ses blessures après avoir été heurté, dimanche 27 mars, par une moto, alors qu’il se trouvait au sol à la suite d'une lourde chute lors de la classique cycliste Gand-Wevelgem.
"Quatre coureurs sont tombés devant la moto, rapporte un témoin cité par le quotidien belge SudPresse. Et la moto, juste derrière, s'est littéralement couchée sur le coureur."
Le monde du cyclisme en deuil
De nombreux coureurs ont réagi sur les réseaux sociaux pour faire part de leur peine. "Tellement triste d'apprendre le décès d'Antoine Demoitié. Condoléances à ses amis et à sa famille", a ainsi écrit le dernier vainqueur du Tour de France, Chris Froome. "La grande famille du cyclisme pleure l'un des siens. Sincères condoléances aux proches d'Antoine Demoitié", a aussi réagi le Français Romain Bardet.
D’autres cyclistes ont aussi exprimé leur profonde colère après cet accident. Beaucoup déplorent le manque de sécurité lors des courses et la présence trop nombreuse de motos sur le parcours. "Mourir en pratiquant sa passion n'est plus acceptable : réagissons", s’est ainsi emporté l’ancien coureur Jérôme Pineau. "Ces circonstances tragiques doivent être le marqueur d'un changement : les cyclistes ont besoin de vous, maintenant", a également déclaré Michael Rogers de l’équipe Tinkoff.
Améliorer la sécurité
L'association internationale des coureurs cyclistes (CPA) a aussi pris part à la polémique en exigeant que "la lumière soit faite sur les circonstances" de la mort d’Antoine Demoitié. "En ce moment de tristesse et de chagrin, nous ne voulons pas débattre mais nous éprouvons beaucoup de frustration", a déclaré le président du CPA, l'Italien Gianni Bugno. "Nous avons toujours soutenu que la sécurité des coureurs devait être en première place dans les discussions des différents acteurs du cyclisme."
"À la dernière réunion du Conseil du cyclisme professionnel, nous avons spécifiquement demandé de communiquer rapidement les stratégies qui doivent être mises en œuvre pour améliorer la sécurité pendant les courses", a ajouté le président du CPA. "Je ne veux accuser personne mais faire réfléchir sur la responsabilité de chacun de veiller à ce qu'il soit toujours maintenu un très haut niveau d'attention, de sensibilisation et de contrôle sur les normes de sécurité", conclut Bugno dans le communiqué du CPA.
Le journal Le Monde note également que les responsables ne semblent pas prendre conscience de la gravité du problème : "Ce ne sont pas les pilotes belges qui sont inconscientes, ce sont les règles qui ne sont pas assez strictes. L’Union cycliste internationale n’est pas en mesure de garantir la sécurité des coureurs. Pire, elle semble ne rien faire malgré la publication des problèmes".
Le quotidien rappelle qu’il y a un mois, "une moto transportant un médecin de course a renversé un coureur en doublant le peloton lors de la course belge Kuurne-Bruxelles-Kuurne" et que la saison passée, "dans les courses de niveau World Tour, quatre coureurs au moins ont été renversés par des motos".
En dehors des compétitions, le monde de la petite reine connaît aussi depuis début 2016 des accidents en série sur la route. Le jeune coureur français de Vendée U Romain Guyot a été mortellement percuté début mars à un carrefour par un poids-lourd, qui ne l'avait pas vu, alors qu'il se trouvait à hauteur d'un feu de signalisation. En janvier, six coureurs de l'équipe Giant, parmi lesquels l'Allemand John Degenkolb (vainqueur en 2015 de Milan-San Remo et de Paris-Roubaix) et le Français Warren Barguil, avaient été blessés, plus ou moins sérieusement, dans un choc violent contre une voiture.
Avec AFP