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"L’Islam déteste l’Amérique" : Trump tente de s’expliquer lors du dernier débat républicain

Lors du dernier débat entre les candidats républicains à la Maison Blanche, Donald Trump a une nouvelle fois critiqué la religion musulmane. Il s'est alors fait sermonné par ses adversaires.

Le débat organisé jeudi 10 mars par CNN en Floride, entre les candidats à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle américaine du 8 novembre s’est révélé plus apaisé que les précédents. La soirée a toutefois été marquée par un nouvel affrontement entre Donald Trump et ses adversaires.

Quand l’homme d’affaires a répété que l'islam haïssait les États-Unis, pas forcément les 1,6 milliard de musulmans mais "beaucoup d'entre eux", a-t-il insisté, Marco Rubio a sermonné le candidat, martelant que le président des États-Unis ne pouvait pas dire tout ce qui lui passait par la tête.

"Nous allons devoir travailler avec des personnes qui observent une foi musulmane, même si l'islam est confronté à une grave crise en son sein", a expliqué le sénateur républicain de Floride, qui a également souligné que nombre de soldats américains étaient de confession musulmane.

"Vous pouvez être politiquement correct si vous voulez, moi je veux résoudre des problèmes", a alors répondu Donald Trump. "Être politiquement correct ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est d'être correct", a objecté Marco Rubio.

Les trois concurrents de Trump ont également déclaré que les États-Unis devaient conserver des bonnes relations avec les pays musulmans au Moyen-Orient afin de pouvoir compter sur leur aide dans la lutte contre les militants de l'État islamique (EI).

John Kasich a ainsi souligné l'importance d'avoir des alliés dans le monde arabe. "Si on doit battre l'État islamique, il faudra le faire avec ces pays", a-t-il déclaré, faisant notamment référence à l'Arabie saoudite, à la Jordanie et à l'Egypte. Donald Trump a répliqué de son côté qu'il faudrait envoyer entre 20 000 et 30 000 troupes au sol pour défaire l'EI, ajoutant qu'il mènerait rapidement cette mission à bien.

"Tout cela est très civil"

Au cours de ce débat, le magnat de l’immobilier s'est efforcé d'adopter une posture plus présidentielle, s'abstenant de toute attaque personnelle, alors que le précédent débat avait surtout été caractérisé par des échanges acrimonieux entre Marco Rubio et Donald Trump lorsque le premier a évoqué la taille des mains du second, une référence, selon Trump, à la taille de son pénis.

"Je n'arrive pas à le croire, tout cela est très civil", s'est-il écrié, faussement épaté. "Soyez intelligents et unis", a-t-il aussi dit en conclusion du débat de deux heures à Miami, diffusé sur CNN.

Le favori des sondages a lancé un appel aux républicains inquiets de sa personnalité clivante et de son langage incendiaire, alors que les primaires de mardi prochain, dans cinq grands États, pourraient sceller son triomphe. "Nous sommes tous dans le même bateau", a-t-il plaidé. "Nous allons trouver des solutions, nous allons trouver des réponses".

Le débat organisé était le dernier avant une nouvelle série de primaires programmée mardi, notamment dans l'Ohio et en Floride, deux États où le vainqueur raflera
l'ensemble des délégués en jeu (99 en Floride, 66 dans l'Ohio).

Avec AFP et Reuters