Le salon du jeu vidéo de Los Angeles, l’E3, a montré lors de son édition 2009 que le secteur était moins affecté que d’autres par la crise. Une démonstration à grand coup d’annonces fracassantes de nouveaux matériels.
Le jeu vidéo a sorti la grosse artillerie. Lors du salon de l’E3, la grand-messe annuelle du secteur à Los Angeles qui s'est déroulé du 2 au 4 juin, les grandes écuries ont voulu prouver qu’elles se portaient bien dans un monde qui va mal. Plus de 40 000 personnes se sont déplacées pour ce show de trois jours, au-dessus des espérances des organisateurs.
Le salon revient de loin puisqu’en 2007 et 2008, tous les grands noms, d’Electronic Arts à Nintendo ou encore Microsoft, avaient déclaré forfait. Et la crise mondiale ne semble pas avoir entamé leur volonté de frapper un grand coup cette année. "On attend une croissance de 5 ou 6 % du secteur en 2009. Ce n’est pas autant qu’avant, mais tout de même une progression que beaucoup d’autres nous envient", précise Emmanuel Carré, responsable communication à Ubi Soft, leader européen du secteur.
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Le corps devient manette
Au cœur du salon des mordus du pixel cette année: la nouvelle guerre annoncée du hardware (le matériel comme les consoles). Les trois grands constructeurs, Microsoft, Sony et Nintendo, ont chacun présenté des nouveaux capteurs permettant de retranscrire les mouvements du corps à l’écran. Microsoft a frappé un grand coup avec son projet Natal, un système qui transforme le corps en manette de jeu. Sony, de son côté, a également profité de cet E3 pour présenter sa nouvelle console portable, la PSP Go. "Derrière ces annonces, ce qui se profile, c’est surtout un défi pour les éditeurs qui vont devoir créer des jeux adaptés à ce nouveau matériel", prévoit Emmanuel Carré.
L’autre grande tendance de ce salon est la confirmation du rôle du cinéma dans le monde du jeu vidéo. Outre les bandes-annonces des titres à venir qu’on croirait sorties des studios d’Hollywood, des convergences de plus en plus marquées ont vu le jour. James Cameron a annoncé la préparation d’un projet mi-film mi-jeu, Steven Spielberg est venu présenter le projet Natal pour Microsoft et Ubi Soft a accéléré la mise en place de son studio de mini-films. Une évolution logique car avec l'avénement des prochaines consoles de jeu, leurs prouesses technologiques nécessiteront des éditeurs une maîtrise parfaite des techniques de cinéma.
Un regard tourné vers le futur qui n’empêche pas, malgré tout, la crise de s'inviter au salon. Certains studios ont fait faillite, d'autres se sont fait racheter. Conséquences : les travées étaient plus clairsemées cette année, laissant plus de place aux grands groupes qui ont les pixels suffisament solides pour surmonter la tourmente actuelle.