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Manuel Valls annonce une baisse des charges sociales pour les agriculteurs en difficulté

Les cotisations sociales des agriculteurs baisseront de façon "immédiate", a annoncé mercredi Manuel Valls, pour tenter de calmer la colère des agriculteurs français, qui ont bloqué dans la journée une autoroute près de Rennes.

Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé mercredi 17 janvier des baisses de charges sociales pour les agriculteurs, après des manifestations qui ont bloqué notamment la rocade de Rennes pendant plusieurs heures. Les agriculteurs en colère ont exigé des mesures urgentes face à la crise du secteur.

Des centaines de tracteurs ont participé à la manifestation organisée à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Les derniers véhicules ont quitté la rocade après l'annonce de la libération d'un manifestant interpellé un peu plus tôt lors d'incidents devant la préfecture. Selon un bilan de la préfecture de région à la mi-journée, environ 480 engins agricoles et une centaine de remorques venant de Bretagne, de la Manche ou de la Mayenne ont participé à l’évènement, qualifié de "vitrine de la détresse du monde agricole" par les organisateurs.

"Année blanche sociale"

Dans le même temps, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé à l'Assemblée nationale une baisse de sept points des cotisations sociales de tous les agriculteurs, ainsi qu'une "année blanche sociale" sur les cotisations sociales pour ceux ayant dégagé de très faibles revenus en 2015.

Cette année blanche se traduira par "un report automatique d'un an, reconductible dans la limite de trois ans, sans aucune démarche de l'agriculteur, sans pénalité ou intérêt de retard, de toutes les cotisations sociales 2016", a expliqué le chef du gouvernement. Cumulée à une baisse des cotisations aux allocations familiales décidée en janvier 2015, la baisse totale s'élève à dix points, a souligné Manuel Valls, qui a appelé la FNSEA à faire cesser les manifestations.

Supermarchés bloqués

Mais le patron du principal syndicat agricole, Xavier Beulin, ne l’entend pas de cette oreille. Il a quand même salué cette annonce, tout en prévenant que les manifestants attendaient encore des mesures au niveau européen ainsi que le maintien de prix acceptables dans les négociations commerciales avec la grande distribution, à la fin du mois, pour que la mobilisation prenne fin.

"Nous attendons avec une certaine fébrilité le 29 février au soir et être sûr qu'au moins on puisse avoir eu gain de cause sur quelques sujets", car il faut sortir de "cette spirale infernale où il y a un renvoi de balle permanent entre les grandes enseignes d'un côté, les transformateurs de l'autre, avec le paysan faisant le ping-pong entre les deux", a assuré Xavier Beulin.

Pour les organisateurs de la mobilisation, l'objectif est clair : maintenir la pression sur l'État et la grande distribution. "Il faut qu'on obtienne des avancées sur les baisses de charges, mais aussi des prix rémunérateurs", a déclaré à Didier Lucas, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) des Côtes-d'Armor. Plusieurs hypermarchés sont d'ailleurs bloqués par des agriculteurs dans l'agglomération toulousaine, dans l'Allier ou dans l'Ain.

Avec AFP