
Le procès du général Christian Piquemal, ancien commandant de la Légion étrangère interpellé samedi à Calais lors d'un rassemblement anti-migrants interdit, a été reporté au 12 mai, en raison de son état de santé.
Le procès du général Christian Piquemal a été reporté au 12 mai en raison de son état de santé, a annoncé, lundi 8 février, le procureur de Boulogne-sur-Mer Jean-Pierre Valensi.
Dans la matinée, "le général Christian Piquemal s'est plaint, il est allé à l'hôpital de Calais et le médecin légiste qui l'a examiné a indiqué que son état de santé était incompatible avec une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel", a déclaré le procureur. Me Denis Tailly-Eschenlohr.
De son côté, l’avocat du général Piquemal a précisé que dans l’attente de sa nouvelle audience, son client n’était pas sous contrôle judiciaire. "À l'issue de son hospitalisation, il pourra rentrer chez lui", a-t-il poursuivi.
Ancien patron de la Légion étrangère, le général Piquemal avait été interpellé samedi lors d'une manifestation hostile aux migrants, interdite par la préfecture et marquée par des heurts avec les forces de l'ordre.
"On ne vient pas à une manifestation interdite avec des armes"
L’ancien militaire désigné comme ayant eu "le rôle principal" dans ce rassemblement organisé à Calais à l'initiative du mouvement islamophobe Pegida, est poursuivi pour "participation à un attroupement qui ne s'est pas dissous après sommation". Les quatre autres personnes doivent être jugées pour "port illégal d'armes". Ils risquent une peine allant jusqu'à un an de prison ferme.
"On sait bien que la manifestation a été interdite et que l'autorité de l'État a été défiée. Le général, il n'est pas venu à Calais pour faire de la figuration", a affirmé à l'AFP le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi.
Les quatre autres individus avaient été contrôlés en amont de la manifestation et portaient sur elles "des armes dangereuses" de type taser, poing américain et cutter. "Ceux-là, même s'ils n'ont pas participé à la manifestation, puisqu'ils ont été contrôlés avant, étaient là pour en découdre : on ne vient pas à une manifestation interdite avec des armes si on n'a pas l'intention d'en découdre", a expliqué cette même source. Ces comparutions immédiates se dérouleront lundi "dans l'après-midi", selon le procureur.
L’extrême droite en colère
Samedi soir, l'arrestation de l’ancien commandant de la Légion étrangère de 1994 à 1999, et qui n'est plus en service actif, avait enflammé les réseaux sociaux et les milieux d’extrême droite.
Côté politique, des cadres du Front national (FN) lui ont apporté soutien. "Soutien au général #Piquemal, injustement et brutalement arrêté à #Calais !", a écrit sur son compte Twitter la députée Front National Marion Maréchal-Le Pen. De son côté Gilbert Collard, député du Var, exprimait lui aussi son mécontentement sur le même réseau social. "Le général Piquemal, ancien Cdt de la LE, vient d'être arrêté à Calais pour cause de manifestation : une honte !".
La manifestation de samedi a été marquée par des échauffourées entre les forces de l'ordre et des manifestants, qui ont scandé des slogans tels que "On est chez nous !", "État dictateur", "Migrants dehors" ou "Journalistes collabos".
Il y a eu plusieurs appels des autorités pour demander la dispersion du rassemblement, puis des charges des gendarmes ainsi que des tirs de gaz lacrymogènes. Vingt interpellations ont eu lieu.
Pegida, "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident", mouvement d'extrême droite né en Allemagne à l'automne 2014, avait appelé le 23 janvier à manifester dans plusieurs pays d'Europe le 6 février.
Avec AFP