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Au troisième jour de grève, les taxis toujours mobilisés

Des centaines de chauffeurs de taxi poursuivent jeudi leur mouvement de grève contre les VTC. À Paris, les accès à la porte Maillot sont toujours bloqués. En province, la mobilisation reste importante notamment à Marseille et Toulouse.

En grève depuis mardi, les chauffeurs de taxi en guerre contre les VTC ne désarment pas. De nouvelles opérations escargots ont eu lieu jeudi 28 janvier en région parisienne, où un total de 500 taxis continuaient le mouvement, selon une source policière. Un chiffre toutefois en baisse par rapport à la veille (1 000) et mardi (2 100).

Dans la capitale, les accès à la porte Maillot étaient toujours bloqués. À l'ouest de Paris, la circulation a été complètement saturée sur un tronçon de l'A13 entre Rocquencourt et la porte d'Auteuil. Il fallait compter jeudi matin deux heures pour effectuer 10 km, selon le site Sytadin.

Du côté des aéroports, plus de 160 taxis étaient présents à Orly pour bloquer les têtes de stations, tandis qu'une vingtaine filtrait les non grévistes au niveau de l'A106. Une cinquantaine de taxis bloquaient par ailleurs différents accès à Roissy, où un incident s'est produit en milieu de matinée. Au terminal 2B, un manifestant a été renversé par un chauffeur de VTC, interpellé dans la foulée, a indiqué à l'AFP une source aéroportuaire, confirmant une information du syndicat FO.

Une mobilisation en province

Autour de Marseille, des opérations escargots ont été organisées sur les principaux accès autoroutiers et des perturbations étaient attendues aux abords de l'aéroport international Marseille-Provence. La mobilisation reste également importante à Toulouse, où environ 300 taxis sont concentrés près de l'aéroport de Blagnac et de la gare SNCF Matabiau, selon les organisateurs.

Les taxis réclament une compensation à leur baisse d'activité et à la chute des prix des licences, dues selon eux à la concurrence de VTC qui cassent les prix et ne respectent pas la loi. En réponse, le ministre de l’Économie Emmanuel Macron a réaffirmé jeudi la détermination du gouvernement à faire respecter la législation. "On va renforcer les contrôles pour s'assurer que les dispositifs prévus par la loi Thévenoud sont bien appliqués partout et prendre en compte tous les signalements qui sont faits", a-t-il déclaré sur l’antenne de France Bleu Provence.

Emmanuel Macron a précisé que la table ronde "sur les questions du transport urbain" annoncée par Manuel Valls se tiendrait mi-février. Une invitation déjà déclinée par les taxis mardi. Mais il s'est fait aussi le porte-parole d'une des idées lancées par Uber, leur ennemi juré : l'ouverture des plateformes de géolocalisation VTC aux artisans taxis. "Il faut qu'elles puissent s'ouvrir aux chauffeurs de taxis", a dit le ministre de l'Économie. Une application nationale réservée aux taxis était prévue dans la loi Thévenoud, mais n'a pas encore été mise en place.

Avec AFP et Reuters