La correspondante en Chine de L'Obs, Ursula Gauthier, expulsée de facto du pays, a quitté Pékin à bord d'un avion en route pour Paris. Les autorités chinoises reprochaient à la journaliste un article sur la minorité musulmane des Ouïghours.
Expulsée de facto de Chine à la suite d’un article ayant déplu aux autorités de Pékin, la journaliste française Ursula Gauthier a quitté, jeudi 31 décembre, la capitale chinoise à bord d'un avion en route pour Paris.
Pékin a décidé de ne pas renouveler la carte de presse de la correspondante de l’hebdomadaire L’Obs qui expirait le 31 décembre. Les autorités chinoises reprochent à la journaliste, qui exerçait depuis 10 ans dans le pays, un article sur la situation au Xinjiang, berceau de la minorité musulmane turcophone des Ouïghours, dont beaucoup dénoncent des discriminations ethniques, culturelles et religieuses grandissantes à leur encontre. Faisant un parallèle entre les attaques meurtrières du 13 novembre à Paris et les réactions des autorités chinoises, Ursula Gauthier décrivait dans son article les mesures répressives et la politique "antiterroriste" de Pékin au Xinjiang, région en proie depuis deux ans à une recrudescence de violences.
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"Les autorités chinoises m'accusent de soutenir le terrorisme", avait indiqué à France 24 la journaliste après avoir été informée qu'elle serait expulsée le 31 décembre, date de fin de sa carte de presse chinoise, si elle ne s'excusait pas pour son article.
Dans une tribune publiée jeudi, des responsables de médias français se sont insurgés du manque de réactivité du gouvernement français sur cette affaire. Une accusation dont s’est défendue, vendredi, le Quai d’Orsay. "Dès que la situation de Mme Gauthier a été connue, la France et ses partenaires de l'Union européenne avaient multiplié les démarches, à Paris comme à Pékin", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué transmis à l'AFP.
Avec AFP