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Ankara : arrestation de deux membres présumés de l'EI préparant un attentat pour le Nouvel An

La police turque a indiqué avoir interpellé deux jihadistes présumés de l'organisation État islamique (EI) qui avaient planifié pour les festivités du Nouvel An deux attaques-suicides dans un quartier animé de la capitale, Ankara.

Deux membres présumés de l’organisation État islamique (EI) soupçonnés de préparer un double attentat-suicide à Ankara, la capitale de la Turquie, pendant les fêtes de fin d'année ont été arrêtés, mercredi 30 décembre, par la police turque.

Ces arrestations interviennent alors que les forces de l’ordre demeurent en état d'alerte maximale depuis l'attentat meurtrier commis en octobre dans la capitale et que d’autres pays, comme la Belgique, l’Autriche et la Russie, font face à des menaces terroristes.

"Dans le cadre d'une enquête instruite par le parquet d'Ankara et les travaux menés par la police d'Ankara, deux individus membres de l'organisation terroriste Daech [acronyme arabe de l'EI] ont été capturés lors d'une intervention réussie avant même de passer à l'acte", a indiqué le gouvernorat d'Ankara dans un communiqué en ligne. Les suspects ont été présentés sous leurs initiales, M.C. et A.Y., sans autre détail.

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"Un gilet explosif prêt à être utilisé et un sac à dos rempli d'explosifs et renforcé par des billes et des tiges d'acier ont été saisis" par la police lors de l'opération, selon le même texte. Les deux suspects ont été interpellés par la police antiterroriste dans une banlieue populaire d'Ankara, à Mamak, indiquait une source officielle à l'AFP. "Les deux hommes seraient de nationalité turque, et seraient récemment arrivés en Turquie depuis la Syrie", rapporte Fatma Kizilboga, correspondante de France 24 à Istanbul.

Une rue animée et un centre commercial visés

Selon la police, les deux suspects étaient connus des services de renseignements qui les ont pris en filature. "Ils auraient été suivis alors qu’ils effectuaient des repérages dans les lieux choisis pour commettre leurs attaques", indique Fatma Kizilboga. D’après les autorités, les deux hommes s’apprêtaient à agir dans le quartier de Kizilay, à Ankara, lieu traditionnel des festivités du Nouvel An qui attire chaque année des milliers de personnes. "Ils faisaient des repérages dans un centre commercial très fréquenté, ainsi que dans une rue qui abrite plusieurs bars et boîtes de nuit", précise notre correspondante.

La Turquie est en état d'alerte depuis le double attentat-suicide qui a fait 103 morts et plus de 500 blessés devant la gare centrale d'Ankara le 10 octobre avant un rassemblement en faveur de la paix organisée par les mouvements pro-kurdes. Les autorités islamo-conservatrices d'Ankara avaient présenté l'EI comme le suspect numéro un de cet attentat, le plus meurtrier de l'histoire du pays.

Depuis, les arrestations se sont multipliées dans les milieux jihadistes de la Turquie, alors que le président Recep Tayyip Erdogan fut longtemps accusé de complaisance à l'égard des groupes islamistes radicaux. La Turquie qui fait partie de la coalition internationale menée par les États-Unis pour lutter contre l'EI, partage de longues frontières avec la Syrie et l'Irak, deux pays dont l'EI contrôle de larges zones.

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Par ailleurs, les autorités turques ont établi une liste de plus de 26 000 jihadistes présumés à qui elles interdisent l'entrée sur le territoire et ont ordonné plus de 2 300 expulsions depuis le 1er janvier 2014, selon les dernières statistiques gouvernementales.

L’Europe sur le qui-vive

L'Europe est aussi sur le qui-vive depuis les attentats de Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre. Mardi, les forces de l'ordre belge ont arrêté deux personnes soupçonnées de préparer des attentats à Bruxelles durant les fêtes de fin d'année.

En Autriche, la police a indiqué, samedi, avoir relevé le niveau de sécurité à Vienne et dans d'autres villes du pays après avoir été avertie de l'éventualité d'attentats pendant la période des fêtes. Et à Moscou, l'emblématique Place Rouge, lieu de rassemblement traditionnel pour le Nouvel An, sera cette année pour la première fois fermée au public pour le réveillon, ont annoncé lundi les autorités, dans un contexte de craintes d'attentats visant la capitale russe.

Avec AFP