
Une vingtaine de pays et organisations internationales réunis dimanche à Rome ont appelé à un cessez-le-feu immédiat en Libye, et à la formation rapide d'un gouvernement d'union pour mettre fin au chaos régnant dans le pays.
À l’issue d’une conférence internationale sur la Libye qui se tenait dimanche 13 novembre à Rome, une vingtaine de pays et organisations internationales ont solennellement appelé à un cessez-le-feu immédiat en Libye, et à la formation rapide d'un gouvernement d'union pour mettre fin au chaos régnant dans le pays.
Un gouvernement d'union nationale "basé à Tripoli" [ouest] est "essentiel pour faire face, en partenariat avec la communauté internationale, aux défis critiques auquel le pays est confronté dans les domaines humanitaire, économique et sécuritaire", ont annoncé ces pays dans un communiqué conjoint, à l'issue de la réunion coprésidée par l'Italie et les États-Unis.
Les signataires ont mentionné en particulier l'organisation de l'État islamique (EI) "et d'autres groupes extrémistes et organisations criminelles engagées dans toutes les formes de contrebande et de trafic, en particulier d'êtres humains".
"Nous appelons toutes les parties à accepter un cessez-le-feu immédiat et complet dans toute la Libye", lancent-ils en réaffirmant leur engagement à fournir une assistance humanitaire. Selon l'ONU, 2,4 des 6 millions de Libyens en ont besoin, malgré les importantes ressources pétrolières du pays.
Alors que des représentants de plusieurs factions libyennes ont réaffirmé leur volonté de signer mercredi à Skhirat, au Maroc, l'accord conclu en octobre sous l'égide de l'ONU, les signataires ont assuré soutenir "les efforts du peuple libyen pour faire de la Libye un État sûr, démocratique, prospère et unifié".
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"Ceux qui sont responsables des violences et ceux qui font obstruction, et minent la transition démocratique libyenne devront en payer les conséquences", ont prévenu ces 17 pays – les membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU, des pays européens et arabes –, ainsi que l'ONU, l'Union européenne, la Ligue arabe et l'Union africaine.
"Nous ne pouvons pas permettre que le statu quo perdure en Libye", a de son côté martelé le secrétaire d'État américain, John Kerry, lors d'un point-presse après la conférence. "C'est dangereux pour la viabilité de la Libye, c'est dangereux pour les Libyens, et maintenant que Daesh (acronyme arabe de l'EI) renforce sa présence, c'est dangereux pour tout le monde".
John Kerry a par ailleurs estimé que la plupart des délégués des deux gouvernements libyens "sont prêts à signer un accord et refusent d'en être empêchés par une ou deux personnes, ou par des considérations politiques isolées".
"C'est un premier pas, c'est important, les gens se parlent, or, on revient de très loin en Libye depuis quatre ans, et toute initiative est à encourager", estimait Patrick Haimzadeh, spécialiste de la Libye où il a été en poste diplomatique pendant plusieurs années, interrogé par France 24.
it"Maintenant, il faut se garder de mettre une pression trop forte sur les participants, sachant qu'ils n'ont pas une représentativité énorme", a poursuivi le chercheur, mettant en garde contre le risque d'obtenir trop hâtivement un accord final et d'ainsi former "un gouvernement bancal, avec une légitimité insuffisante qui pourrait être à nouveau remis en question par toutes les factions rivales en Libye".
Avec AFP et Reuters