François Hollande poursuit son marathon diplomatique destiné à la mise en place d’une coalition élargie contre l’organisation État islamique (EI). Le président français doit rencontrer l'Italien Mateo Renzi à Paris avant de s'envoler à Moscou.
Après avoir rencontré David Cameron, Barack Obama et Angela Merkel, François Hollande poursuit, jeudi 26 novembre, son marathon diplomatique en vue de la mise en place d’une coalition élargie contre l’organisation État islamique (EI). Avant de s'envoler pour Moscou où il doit rencontrer Vladimir Poutine, le chef de l'État français reçoit, dans la matinée, le président du Conseil italien Mateo Renzi.
Mais la coordination de la lutte contre l'organisation jihadiste qui a revendiqué mercredi l'attentat-suicide de mardi en plein cœur de Tunis est compliquée, surtout après la destruction d'un chasseur russe par la Turquie, pays de l'Otan et membre de la coalition anti-EI, au motif que l'avion aurait violé son espace aérien.Un pilote russe a été tué après le crash de l'avion SU-24. Le second a pu être sauvé, selon la Russie.
Malgré cet incident, le plus grave entre Moscou et Ankara depuis le début de l'intervention militaire russe en Syrie il y a deux mois, les dirigeants des deux pays ont dit vouloir éviter une escalade militaire dans la région. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a souligné mercredi que Moscou "ne fera[it] pas la guerre à la Turquie". Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a également assuré que son pays voulait éviter toute "escalade" avec Moscou.
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Cet incident a néanmoins mis à mal la stratégie de Vladimir Poutine partisan d'une coalition internationale appuyant les armées syrienne et irakienne. Et partant celle de François Hollande favorable à une coalition "élargie" contre l'EI depuis les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis, qui ont fait 130 morts.
Merkel : s'engager "vite" au côté de la France
Mercredi, le président français a néanmoins obtenu d'Angela Merkel la promesse de s'engager "vite" et "au côté de la France" dans la lutte contre le groupe jihadiste. "Je souhaite que l'Allemagne puisse s'engager encore davantage dans la lutte contre Daech [autre appellation de l’EI] en Syrie et en Irak", a souligné François Hollande lors d'une déclaration à l'Élysée au côté de la chancelière allemande. "Nous serons au côté de la France", lui a répondu cette dernière en promettant d'agir "vite".
L'Allemagne, qui ne fait pas partie de la coalition alliée engagée en Irak et Syrie, a annoncé vouloir envoyer jusqu'à 650 soldats supplémentaires au Mali afin de soulager l'effort de guerre de la France mené parallèlement au Sahel et au Moyen-Orient.
Les 27 partenaires de la France au sein de l'Union européenne (UE) vont tous apporter un soutien militaire direct ou indirect aux opérations françaises extérieures, a annoncé de son côté le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sans plus de précisions.
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Le Premier ministre britannique David Cameron, qui avait affirmé lundi au côté de François Hollande sa "ferme conviction" que le Royaume Uni devait intervenir militairement en Syrie, doit présenter jeudi au Parlement sa stratégie avant un vote la semaine prochaine.
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a affirmé mercredi que son pays, qui a abandonné les frappes aériennes, était en train de réétudier sa participation militaire à la coalition contre l'EI, qu'il a souhaitée "constructive".
Anéantir Daech
Le Parlement français a massivement voté mercredi soir pour autoriser la poursuite des frappes aériennes en Syrie. "Il n'y a pas d'alternative : nous devons anéantir Daech", a lancé le Premier ministre français, Manuel Valls.
Du côté des États-Unis, en dépit de l'unité affichée avec la France après les attentats de Paris, François Hollande semble avoir obtenu mardi peu d'engagements auprès de Barack Obama, au-delà d'une promesse d'intensifier les frappes américaines et les échanges de renseignement bilatéraux.
De fait, Barack Obama a émis de fortes réserves sur les possibilités de coopérer avec la Russie sur la Syrie tant qu'il n'y aura pas de "changement stratégique" de Vladimir Poutine, rendant très hypothétique la possibilité de former un état-major de commandement unique incluant Moscou.
Washington et Paris reprochent à la Russie de frapper davantage l'opposition modérée syrienne que les positions de l'EI, et de soutenir le président Bachar al-Assad, dont les Occidentaux réclament le départ.
Avec AFP