![Manuel Valls : "L'Europe ne peut plus accueillir de réfugiés" Manuel Valls : "L'Europe ne peut plus accueillir de réfugiés"](/data/posts/2022/07/20/1658338350_Manuel-Valls-L-Europe-ne-peut-plus-accueillir-de-refugies.jpg)
Dans un entretien accordé à un quotidien allemand, le Premier ministre français a demandé à l'Europe de "fermer ses frontières", principalement en raison de la menace jihadiste. Certains dénoncent un amalgame entre migrants et terroristes.
À la suite des attentats qui ont endeuillé la France, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré souhaiter que l'Europe cesse d'accueillir des réfugiés, dans un entretien publié mercredi 25 novembre par le quotidien allemand "Süddeutsche Zeitung". "Nous ne pouvons plus accueillir de réfugiés en Europe, ce n'est pas possible. [...]. Si nous ne le faisons pas , alors le peuple ne voudra plus de l'Europe", a alerté le chef du gouvernement.
Cette déclaration intervient alors qu'est prévue une rencontre, mercredi après-midi à Paris, entre la chancelière allemande Angela Merkel, fer de lance d'une politique d'accueil généreuse des réfugiés en Europe, et le président François Hollande pour discuter de coopération dans la lutte contre le terrorisme après les attentats de Paris.
Valls "s'est gardé de critiquer directement la chancelière", selon le journal, affirmant que "l'Allemagne a pris là une décision honorable" en ouvrant ses portes aux réfugiés, mais il a souligné que "ce n'est pas la France qui a dit : ‘Venez !’". Mais pour le prestigieux quotidien "Frankfurter Allgemeine Zeitung", le Premier ministre a directement visé la politique allemande alors que le pays s’apprête à accueillir jusqu’à un million de demandeurs d’asile cette année.
Amalgame entre migrants et terroristes
Le Premier ministre a expliqué sa fermeté sur l'accueil des migrants après avoir appris que deux des tueurs des attentats du 13 novembre à Paris avaient profité du flux de migrants pour traverser l'Europe et rejoindre la France.
Antonio Guterres, le Haut-Commissaire des Nations unies aux réfugiés a lui aussi mis en garde contre l'amalgame entre migrants et terroristes. "Les réfugiés sont des victimes des terroristes et c'est très important de faire cette distinction", a-t-il déclaré à l'occasion d'une visite à Tokyo. Les attaques du 13 novembre, qui ont fait au moins 130 morts et 350 blessés, "n'ont pas été provoquées par le mouvement des réfugiés", a-t-il insisté, soulignant les origines européennes des jihadistes.
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Le Premier ministre a assuré "ne pas confondre les choses", sur le plateau du "Petit Journal" de Canal+ , en affirmant que "l'immense majorité des musulmans français ne supportent pas ce qui s'est passé". Manuel Valls avait déjà désigné l'islamisme radical et le salafisme, branche fondamentaliste de l'islam, comme les "ennemis" après les attentats de Paris, revendiqués par l'organisation jihadiste État islamique (EI).
Et Manuel Valls de déclarer au "Süddeutsche Zeitung" : "Pour moi, il est clair, il y a une guerre ! [...] Cette nouvelle guerre prendra peut-être quelques mois, peut-être quelques années."
Avec AFP