logo

Jawad Bendaoud, soupçonné d'avoir fourni un logement au jihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud après les attentats de Paris, a été déféré devant la justice mardi. L'homme avait déclaré, devant les médias, ignorer qui étaient les occupants.

Jawad Bendaoud, l'homme soupçonné d'avoir fourni un logement de repli au jihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud et à un autre assaillant non identifié, a été déféré devant la justice mardi 24 novembre, a indiqué une source judiciaire. Une information judiciaire va être confiée à des juges antiterroristes du parquet de Paris qui mène les investigations depuis les attentats de Paris du 13 novembre.

Jawad Bendaoud avait été arrêté le 18 novembre dans la rue, à proximité immédiate de l'appartement de Saint-Denis pris d'assaut par les policiers et où Abaaoud, sa cousine Hasna Aït Boulhacen et un homme non identifié sont morts.

La veille de l'assaut, les enquêteurs ont vu Hasna Aït Boulhacen discuter avec un homme qui semble être Jawad Bendaoud, sans doute pour négocier la mise à disposition de l'appartement.

Peu de temps après, Hasna Aït Boulhacen a récupéré son cousin Abdelhamid Abaaoud et un autre homme dans une zone d'entrepôts d'Aubervilliers, en bordure d'autoroute, où les deux hommes se cachaient, avant de les ramener dans cet appartement au troisième étage d'un petit immeuble du centre de Saint-Denis.

Juste avant d'être interpellé, Bendaoud avait expliqué à des médias avoir mis cet appartement à disposition : "Un ami m'a demandé d'héberger deux de ses potes pour quelques jours." "J'ai dit qu'il n'y avait pas de matelas, ils m'ont dit ‘c'est pas grave’, ils voulaient juste de l'eau et faire la prière", a-t-il indiqué à l’AFP. "On m'a demandé de rendre service, j'ai rendu service, je n'étais pas au courant que c'était des terroristes", avait affirmé cet homme, qui présente un profil de délinquant de droit commun.

Une ceinture d’explosifs retrouvée dans une poubelle à Montrouge

Juste avant d'être interpellé, Bendaoud avait expliqué à des médias avoir mis cet appartement à disposition : "Un ami m'a demandé d'héberger deux de ses potes pour quelques jours. J'ai dit qu'il n'y avait pas de matelas, ils m'ont dit ‘c'est pas grave’, ils voulaient juste de l'eau et faire la prière", a-t-il indiqué à l’AFP. "On m'a demandé de rendre service, j'ai rendu service. Je n'étais pas au courant que c'étaient des terroristes", avait affirmé cet homme, qui présente un profil de délinquant de droit commun.

Après l’assaut mené par la police sur l’appartement de Saint-Denis, huit personnes avaient été placées en garde à vue. Mais Jawad Bendaoud était le seul toujours entendu par les enquêteurs, confrontés à de nombreuses inconnues.

Par ailleurs, un objet "qui s’apparente à une ceinture d'explosifs" a été retrouvé lundi en fin d'après-midi dans une poubelle à Montrouge, dans la proche banlieue de Paris, a-t-on appris de sources policières et proches de l'enquête. Le lieu est situé près d'un endroit où l'un des principaux suspects, Salah Abdeslam, avait été localisé grâce à la téléphonie. Ce Français de 26 ans, vivant en Belgique, reste introuvable.

Selon des informations du journal "Le Parisien", ce suspect a en outre été filmé par une caméra de surveillance, le soir des attentats, dans le métro parisien. "Abaaoud était discrètement accompagné par un homme, monté en même temps que lui à Croix-de-Chavaux, avant de lui emboîter le pas à Nation. Les deux hommes ont pris le soin de laisser quelques mètres de distance entre eux pour ne pas attirer l'attention", indique le quotidien.

Toujours selon "Le Parisien", les enquêteurs ne sont pas parvenus à identifier cet individu sur les images et des analyses sont en cours pour savoir s'il s’agit de l'homme qui s'est fait sauter dans l'appartement de Saint-Denis mercredi matin, ou d’un nouveau terroriste.

Avec AFP