logo

"Air Cocaïne" : Nicolas Sarkozy dénonce la géolocalisation de son téléphone

Dans un entretien au "Parisien", l'ex-président français Nicolas Sarkozy dénonce la géolocalisation de son téléphone en marge de l'affaire "Air cocaïne". Manuel Valls assure que le ministère de la Justice n'a pas été informé.

Les Républicains crient à l’acharnement et Nicolas Sarkozy au scandale. L’ancien président est monté en première ligne mardi pour dénoncer la géolocalisation de son téléphone portable en marge de l'affaire "Air cocaïne".

"Qu'imagine-t-on ? Que j'étais à Punta Cana sur 700 kg de cocaïne ? Tout ceci serait risible s'il ne s'agissait pas de la violation de principes de droit auxquels tous les Français sont attachés", attaque l'ancien président de la République, dans un entretien au "Parisien-Aujourd'hui" où il dénonce "l'État laxiste de Mme Taubira et M. Hollande". 

"Croyez-vous qu'on géolocalise le chef de l'opposition, qu'on écoute ses conversations au téléphone, tout son entourage, sans que la garde des Sceaux en soit informée ? Je pose la question. Et si la garde des Sceaux en est informée, elle ne parle pas avec le président de la République ? Je n'ai pas plus de droits que les autres, mais je n'en ai pas moins non plus", a déclaré le président du parti Les Républicains (LR).

Selon des informations publiées dimanche dans le "Journal du dimanche", le téléphone de l'ancien chef de l'État a été géolocalisé et les factures détaillées de ses communications demandées par la juge marseillaise chargée de l'enquête sur un vaste trafic de drogue transatlantique. En marge de l'affaire "Air cocaïne", une information judiciaire est ouverte à Paris pour abus de biens sociaux autour de trois vols en jet privé de l'ex-président en 2012-2013, facturés à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit. L'un de ces vols a été effectué à bord de l'avion incriminé dans l'affaire "Air Cocaïne".

Manuel Valls persiste : la chancellerie ne savait pas

Manuel Valls a réagi mardi en réitérant, devant l’Assemblée nationale, que le ministère de la Justice n'a pas été informé de la décision du juge d'instruction marseillais de géolocaliser le téléphone de Nicolas Sarkozy.

La Chancellerie a bien été tenue informée sur cette affaire, mais "il s'avère en revanche que les actes décidés par le juge d'instruction de Marseille et relatifs à M. Nicolas Sarkozy" n'ont "en aucun cas été portés à la connaissance du ministère de la Justice par le parquet général d'Aix-en-Provence", a déclaré le Premier ministre en réponse à une interpellation du député Luc Chatel (Les Républicains).

"Et c'est logique puisque ces actes n'ont manifestement pas apporté d'éléments de nature à permettre à l'enquête d'avancer", a jugé Manuel Valls.

Les Républicains dénoncent un acharnement

Le Premier ministre était questionné par l'ancien ministre Luc Chatel, alors que la droite s'émeut de cette procédure de géolocalisation, dénonçant "un acharnement" de la justice contre l'ancien chef de l'État. Plusieurs responsables Les Républicains ont notamment comparé l'utilisation d'un avion à celle d'une voiture de location ou d'un taxi.

"C'est comme si vous utilisiez un taxi qui a été utilisé par un malfaiteur", a déclaré sur RFI l'ancien président de l'Assemblée Bernard Accoyer. "Dans cette affaire, le mot acharnement est celui qui vient immédiatement à l'esprit", a-t-il dénoncé.

"Il y a un moment où trop, c'est trop. On a accusé Nicolas Sarkozy d'avoir abusé d'une personne âgée. On l'accuse maintenant d'être de mèche avec des trafiquants de drogue", avait déjà protesté lundi Luc Chatel, en référence à l'affaire Liliane Bettencourt, dans laquelle l'ancien chef de l'État a bénéficié d'un non-lieu.

L’avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, a annoncé lundi qu'il allait écrire au procureur de Marseille pour "demander des explications" sur cette géolocalisation.

Avec AFP