
, envoyée spéciale à Séoul – Plusieurs milliers de personnes ont assisté aux funérailles de l'ex-président sud-coréen décédé le 23 mai. Le suicide reste la thèse privilégiée pour expliquer sa mort. Depuis un mois, Roh Moo-huyn était soupçonné de corruption.
Une véritable marée humaine a rendu, ce vendredi, un dernier hommage à Roh Moo-hyun, l'ex-président de centre-gauche de la Corée du Sud (2003-2008). Celui-ci a été retrouvé mort samedi dernier, alors qu’il faisait l’objet d’une enquête pour corruption.
Des centaines de milliers de Sud-Coréens se sont rassemblés dans le centre-ville de Séoul pour assister à la cérémonie officielle, retransmise sur écran géant, et saluer le cercueil de l'ancien chef de l'État, promené à travers la ville à bord d'une limousine.
La procession a suscité une vive émotion. La foule portait des casquettes et des ballons jaunes, couleur de ralliement au candidat Roh lors de la campagne électorale de 2002, et scandait son nom. Depuis le décès de Roh Moo-hyun, plusieurs millions de Sud-Coréens ont visité les autels funéraires érigés à travers tout le pays pour honorer sa mémoire.
Une tele ferveur populaire fait craindre aux autorités l'éclatement de manifestations de grande ampleur. Une partie de la population accuse en effet le pouvoir d’avoir poussé l’ex-président au suicide, en diligeantant contre lui une enquête pour corruption. Des messages accrochés au mur de plusieurs autels appellent l’actuel chef de l’État, le conservateur Lee Myung-bak, à la démission.
Celui-ci a réagi en déployant un important dispositif de sécurité, notamment autour de la place de l’hôtel de ville de Séoul, connue pour être un lieu de rassemblement populaire. En ce jour de funérailles, 15 000 policiers anti-émeutes ont ainsi été déployés dans le centre de la capitale coréenne.