Face à la menace terroriste, les ministres de l'Intérieur et des Transports de la France et de huit autres pays européens reliés par le rail ont décidé, samedi, à Paris, de renforcer leur coopération et multiplier les contrôles des passagers.
Huit jours après le choc de l'attaque du train Thalys, les ministres de l'Intérieur et des Transports de la France et de huit autres pays européens ont décidé samedi 28 août de renforcer la coopération et intensifier le contrôle des passagers et des bagages.
Réunis place Beauvau, les ministres de neuf pays ont notamment appelé au renforcement des patrouilles conjointes et à l'extension du recours aux billets nominatifs dans les trains internationaux longue distance. "Les patrouilles mixtes composées d'agents des forces de l'ordre de plusieurs pays sur le parcours des trains internationaux existent déjà, [...] nous avons décidé d'améliorer encore davantage leur efficacité et surtout d'y recourir encore plus largement", a déclaré le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, lisant une déclaration commune.
La France et les huit pays avec lesquels elle a des liaisons ferroviaires dont l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse, jugent par ailleurs "indispensable de mettre en œuvre des opérations de contrôle simultanées et coordonnées sur des trajets ciblés", a-t-il ajouté.
Échanges de renseignements
Les ministres des neuf pays ont en outre appelé la Commission de Bruxelles à renforcer la législation européenne sur les armes - la remilitarisation des armes étant plus aisée dans certains pays que dans d'autres - et à intensifier les échanges de renseignements entre pays.
"Il est urgent que la Commission européenne fasse les propositions incluses à l'agenda européen sur la sécurité, et nécessaires au renforcement - dans le périmètre de compétence de l'UE en la matière - de la législation existante en matière d'armes à feu", a précisé Bernard Cazeneuve.
Le ministre a également appelé les États membres de l'espace Schengen à "insérer de manière systématique dans le SIS (système d'information Shengen, seul fichier commun, NDLR) le nom des personnes suspectées d'être jihadistes".
La fusillade survenue le 21 août a mis en lumière la facilité avec laquelle le jeune Marocain, Ayoub El Khazzani, a pu pénétrer à Bruxelles dans le Thalys Amsterdam-Paris, armé d'une kalachnikov et d'un pistolet Luger, sans être inquiété. S'il n'avait pas été maîtrisé par des passagers, le bilan "aurait pu être extrêmement lourd", a estimé une source policière, selon laquelle ce scénario était redouté "depuis quelque temps".
Avec AFP et Reuters