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Migrants à Kos : "On gérera les problèmes les uns après les autres"

Chaque jour, l'île grecque de Kos, non loin des côtes turques, voit débarquer des centaines de nouveaux migrants venus de Syrie, d'Irak ou encore du Pakistan. Après l'euphorie de l'arrivée, vient le temps des difficultés... Reportage.

L'île de Kos, en Grèce, continue de voir affluer des centaines de migrants chaque matin. Situé a seulement 5 kilomètres des côtes turques, ce bout de terre est la porte d'entrée vers l'Europe pour des milliers de personnes fuyant la Syrie, l'Irak, le Pakistan ou l'Afghanistan, qui s'y rendent en bateau gonflable, au péril de leur vie.

Pour voyager plus léger, les migrants abandonnent tout ce qu'ils peuvent sur la plage : bateau gonflable, gilets de sauvetage et vêtements mouillés. "On gèrera les problèmes les uns après les autres", affirme l’un d’eux, venu de Syrie. "Je ne sais pas ce que je vais devenir. Je ne sais pas comment la Grèce accueille les migrants, mais l'important, c'est que je sois enfin arrivé." Ahmed et Rafid, son fils de 13 ans, sont eux aussi pleins d'espoir. "Je rêve d'aller en Allemagne, étudier, trouver un travail, vivre enfin !", s’enthousiasme l’adolescent syrien.

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L'euphorie de l'arrivée sera toutefois de courte durée. Kos, qui ne compte que 30 000 habitants, n'est pas équipée pour accueillir des milliers de migrants. Certains ont les moyens de se payer une chambre d'hôtel. D'autres logent à même la plage, sous une chaleur accablante. D'autres encore, pour la plupart africains et pakistanais, sont installés au Captain Elias, un hôtel désaffecté dont la réception a été transformée en dortoir. "Je suis ici depuis trois mois, je n'ai pas assez de vêtements, pas de nourriture, je suis épuisé", confie un migrant pakistanais.

Plusieurs semaines d’attente

Ces migrants le savent, ils n'ont aucun avenir sur cette île. Tous les jours, ils se massent devant la grille du poste de police dans l’espoir de recevoir le sésame qui leur permettra de rejoindre Athènes, puis le reste de l'Europe. "Personne ne nous a accueillis. Nous n'avons aucune information. Nous sommes ici depuis ce matin, et pour l'instant nous sommes dans la rue", déplore Ahmed, le père de Rafid.

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Les autorités locales sont débordées. L'attente peut durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Certains migrants se plaignent des différences de traitement selon les nationalités. "Pourquoi est-ce les Syriens qui arrivent le matin, viennent ici et obtiennent le document le même jour ? Pourquoi est-ce nous sommes coincés ici depuis sept jours ?", s’indigne un réfugié irakien.

Après quatre jours d'attente, Laurens, qui a fui la Syrie, a enfin obtenu le précieux laissez-passer. Son objectif : s'installer en Allemagne, un pays de cocagne aux yeux de nombreux migrants. "L’Allemagne est un bon pays pour nous qui voulons une vie meilleure. L'Allemagne offre davantage de possibilités aux réfugiés en terme de travail et de statut." Pour Laurens, la route sera encore longue : il a décidé de rejoindre l'Allemagne par la route, un voyage particulièrement dangereux.

Tags: Grèce, Migrants, Syrie,