
Le sanctuaire de Bangkok frappé lundi par un attentat qui a fait au moins 20 morts, a rouvert mercredi. Les autorités thaïlandaises sont à la recherche du principal suspect et d'éventuels complices.
La vie reprend son cours à Bangkok, en Thaïlande. Le sanctuaire bouddhiste d'Erawan, frappé lundi 17 août par un attentat à la bombe qui a fait au moins 20 morts et plus de 120 blessés a rouvert mercredi matin, à 9 heures, heure locale (2 heures GMT). Une dizaine de moines bouddhistes étaient venus prier à l'ouverture, entourés par des fidèles - y compris des touristes - à genoux face à la statue du dieu hindou Brahma.
Le lieu ne laisse déjà plus voir de traces de l’explosion, hormis des balustrades de fer, tordues par le souffle de l'explosion. L'enquête, elle, suit son cours. Les autorités ont annoncé mercredi qu’elles recherchent, outre le principal suspect, des complices car "ce genre d'attentat n'est généralement pas planifié par une seule personne", a expliqué le porte-parole de la police nationale, Prawut Thawornsiri.
Le suspect a été repéré mardi sur les images des caméras de surveillance. Vêtu d'un T-shirt jaune et d'un short foncé, les cheveux bruns, on le voit déposer un sac à dos avant de quitter les lieux peu de temps avant l'explosion. "Il [est entré dans le centre commercial] vers 18h40 avec une décontraction assez déconcertante", explique Cyril Payen, correspondant de France 24. "On voit qu’il abandonne son sac […] puis, toujours très décontracté, ce jeune prend la direction de la sortie et disparaît sur une moto taxi qui est l’un des moyens de se déplacer dans Bangkok."
>> À lire sur France 24 : "Un acteur australien confondu avec le suspect"
Son visage étant difficilement identifiable sur les images floues des caméras de surveillance, le chef de la police a indiqué qu’il pouvait être thaïlandais ou étranger. Des médias locaux affirment toutefois qu'il ne s'agit pas d'un Thaïlandais.
La piste ouïghour privilégiée
L'attentat n'a pas été revendiqué et les autorités thaïlandaises disent n'exclure aucune piste, même si elles jugent que cette attaque ne ressemble pas aux méthodes employées par les rebelles musulmans du sud du pays ni à celles des "chemises rouges", les partisans du précédent gouvernement.
La police a dit envisager la piste menant aux Ouïghours, la Thaïlande ayant renvoyé le mois dernier en Chine des membres de cette communauté musulmane fuyant les violences dans la région chinoise du Xinjiang.
Au lendemain de l'attentat au sanctuaire d'Erawan, un petit engin explosif a été jeté d'un pont mardi à Bangkok, sans faire de blessés. Un porte-parole du gouvernement, Werachon Sukhontapatipak, a jugé qu'il y avait des ressemblances entre les deux bombes, toutes deux étant faites de TNT, mais qu'aucun lien n'avait été établi pour l'instant entre les deux événements.
Habituée des longues crises politiques, la Thaïlande a connu plusieurs épisodes de manifestations violentes et est confronté à un conflit localisé dans le sud mais n'a jamais connu d'attentat à la bombe de ce type.
Avec AFP et Reuters