
Le marché central de N'Djamena a été la cible, samedi, d'un attentat-suicide faisant au moins 15 morts. L'attaque a été revendiquée par le groupe islamiste Boko Haram sur le réseau social Twitter.
Un attentat-suicide, revendiqué par par le groupe islamiste Boko Haram, a fait au moins 15 morts et 80 blessés, samedi 11 juillet à N'Djamena. Un kamikaze déguisé en femme s'est fait exploser à l'entrée du marché central de la capitale tchadienne vers 8 h 45 locales (7 h 45 GMT), selon un responsable de police.
"Une femme habillée en burqa est arrivée à l'entrée du marché et un gendarme a demandé à la fouiller", les mesures de sécurité ayant été considérablement renforcées à N'Djamena ces dernières semaines, a expliqué un policier. "C'est à ce moment-là qu'elle a actionné sa ceinture d'explosifs", a-t-il ajouté.
Le "bilan provisoire" est de 15 morts et 80 blessés, dont quatre graves. Neuf commerçantes et six hommes ont été tués, dont un gendarme tchadien, a affirmé à l'AFP le porte-parole de la police nationale, Paul Manga. Le kamikaze a également péri dans l'explosion.
Boko Haram a revendiqué l'attentat de N'Djamena et l'une des deux attaques commises au Nigeria, a rapporté le centre de surveillance des sites islamistes SITE, basé aux États-Unis.
Même affaibli par l'opération régionale en cours, le groupe islamiste nigérian reste une menace pour les pays riverains du lac Tchad et d'abord pour le nord-est du Nigeria, où 13 personnes ont été tuées dans deux attaques distinctes depuis vendredi.
La revendication, faite sur Twitter, était signée "État Islamique, Province d'Afrique de l'Ouest", appellation que se donne Boko Haram depuis qu'il a fait allégeance en mars dernier au groupe État Islamique (EI).
Le Tchad endeuillé par des attentats terroristes
C'était la deuxième fois en moins d'un mois que N'Djamena est frappée par une telle attaque, après le double attentat qui avait fait 38 morts le 15 juin à l'école de police et au commissariat central.
Ce double attentat avait déjà été revendiqué par les insurgés islamistes nigérians de Boko Haram, auxquels l'armée tchadienne a infligé de sérieux revers.
Boko Haram a perpétré de nombreux attentats-suicide au Nigeria depuis six ans, utilisant notamment des femmes kamikazes dissimulant des explosifs sous leurs vêtements.
Invoquant des mesures de sécurité après la double attaque de juin, les autorités tchadiennes avaient totalement interdit le port du voile intégral, dans ce pays majoritairement musulman.
Avec AFP