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Malgré le train de mesures pris par Pékin pour stabiliser les marchés, les principales places de Chine ont clôturé, mercredi, à leurs plus bas niveaux depuis avril. En moins d'un mois, les Bourses du pays ont reculé de plus de 30 %.

Affolement général sur les marchés chinois. Mercredi 8 juillet, les Bourses du pays ont poursuivi leur chute pour tomber à leurs plus bas niveaux en quatre mois, les investisseurs continuant de vendre massivement petites et grandes valeurs en dépit des mesures prises par Pékin pour stabiliser les marchés.

L'indice Shanghai Composite a ainsi clôturé en baisse de 5,91 % à 3 507 points et l'indice CSI300 des grandes valeurs cotées à Shanghai et Shenzhen a chuté de 6,75 % à 3 663,04. Le mouvement de panique s'est par ailleurs propagé à Hong Kong, où l'indice Hang Seng perdait 7,25 % en fin de séance. L’inquiétude a également atteint la Bourse de Tokyo, qui a connu sa plus mauvaise séance depuis mars 2014 avec un recul de 3,14 % de l'indice Nikkei.

"Plus de liquidités"

Plus de 500 firmes cotées en Chine ont annoncé la suspension de leur cotation mercredi, portant leur nombre à environ 1 300, soit près de la moitié des 2 800 valeurs "A" de la Chine. "Le fait qu'une telle quantité d'entreprises soient suspendues restreint la liquidité disponible [car les titres concernés ne peuvent plus être vendus] et cela accroît les risques pour les actions qui s'échangent encore", a averti Li Daxiao, analyste du courtier Yingda, interrogé par l’AFP.

>> À lire sur France 24 : "Bourses chinoises, pourquoi une telle dégrongolade ?"

"Je n'ai jamais vu ce genre de dégonflement, il n'y a plus du tout de liquidités, a déclaré à Reuters Du Changchun, analyste chez Northeast Securities. À l'origine, beaucoup [d'investisseurs] ne voulaient pas vendre de grosses valeurs. Mais comme un grand nombre de petites valeurs sont suspendues, le seul moyen de réduire son exposition au risque est de vendre les grosses valeurs."

Une perte de près de 3 000 milliards de dollars

Après un an d'emballement financé en grande partie par des emprunts, le marché boursier chinois a abandonné plus de 30%  depuis ses plus hauts de la mi-juin, perdant près de 3 000 milliards de dollars de capitalisation.

Pour tenter d'enrayer la chute de la Bourse, les autorités chinoises de régulation ont dévoilé précipitamment tout un train de nouvelles mesures adoptées à marche forcée. Les compagnies d'assurance sont ainsi désormais autorisées à placer une proportion accrue de leurs actifs en Bourse, et peuvent investir jusqu'à 10 % de leurs fonds sur un seul titre.

Pékin a promis d'offrir des "liquidités abondantes" aux maisons de courtage pour maintenir leurs "opérations sur marge" (achats d'actions par endettement), assurant que ces courtiers allaient gonfler leurs acquisitions de titres tous azimuts.

Déconnectée de l'économie réelle

De l'avis général, les autorités chinoises pourraient toutefois intervenir encore davantage pour stopper l'hémorragie et éviter un imprévisible mécontentement populaire. Une question de crédibilité pour Pékin, qui s'appuyait sur les Bourses pour financer le décollage du secteur privé, approfondir ses réformes du secteur financier et ses efforts de rééquilibrage économique.

Même si la crise grecque n'arrange pas les choses, la raison principale de la sévère correction des places chinoises est à chercher localement. La Bourse de Shanghai avait gonflé de 150 % en 12 mois, dopée par un endettement massif et déconnectée de l'économie réelle.

Avec AFP et Reuters