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L'objectif du référendum est de prolonger les négociations, selon Tsipras

Alexis Tsipras a justifié son référendum, lundi, en affirmant qu'il avait pour objectif de prolonger les négociations, tandis que le porte-parole du gouvernement grec a sévèrement mis en cause la sincérité du président de la Commission européenne.

Le référendum de dimanche 5 juillet a pour objectif de prolonger les négociations entre la Grèce et ses créanciers et non de la faire sortir de la zone euro, a déclaré, lundi 29 juin, Alexis Tsipras.

Lors d'une déclaration à la télévision d'État, le Premier ministre a appelé ses compatriotes à voter "non", disant espérer le rejet par les électeurs de la dernière proposition des créanciers par une majorité la plus nette possible afin que son gouvernement soit en position de force pour négocier.

Alexis Tsipras a déclaré qu'il ne pensait pas que les créanciers souhaitent la sortie de la Grèce de la zone euro en raison du "coût considérable" qu'aurait une telle initiative. "Je ne pense pas que leur intention (celle des créanciers, NDLR) soit de pousser la Grèce hors de l'euro mais de mettre fin aux espoirs qu'il puisse y avoir une politique différente en Europe", a-t-il dit.

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Alexis Tsipras a également déclaré qu'il ne comptait pas rester Premier ministre à tout prix, sans toutefois indiquer explicitement quelle serait son attitude en cas de victoire du "oui" au référendum de dimanche prochain.

"Je ne suis pas un Premier ministre qui reste en place qu'il pleuve ou qu'il vente", a-t-il dit en réponse à une question sur son éventuelle démission, après avoir assuré : "Nous allons respecter la décision" des Grecs.

La bonne foi de Juncker mise en cause par le gouvernement grec

Plus tôt dans la journée, le gouvernement grec avait répondu de façon lapidaire aux propos du patron de la Commission européenne Jean-Claude Juncker en mettant en cause la "sincérité" de celui-ci, qualité jugée "nécessaire" dans une négociation, selon la formule du porte-parole du gouvernement Gabriel Sakellaridis.

"L'indice nécessaire de bonne foi et crédibilité dans une négociation est la sincérité", a dit le porte-parole du gouvernement dans une sommaire déclaration écrite en réponse à l'intervention de Jean-Claude Juncker qui a notamment dit se sentir "trahi" car ses efforts avaient été "insuffisamment pris en compte" par les Grecs.

Le gouvernement grec a ainsi détaillé dans un communiqué les inexactitudes reprochées au patron de la Commission. Il réfute la version de la Commission selon laquelle aucune baisse des retraites n'était exigée par les créanciers, alors que le projet d'accord prévoit la suppression progressive d'une prime aux petites retraites (EKAS), la hausse d'une contribution santé, une clause "zéro déficit" dans le régime des retraites supplémentaires et des économies de 1,8 milliard sur le régime des retraites d'assurances sociales en 2016.

Le gouvernement reproche également à la Commission d'affirmer défendre des "mesures socialement justes" quand elle demande en même temps la suppression d'une subvention sur le fuel domestique et des agriculteurs, le passage à 23 % de la TVA sur la restauration, la suppression de la TVA réduite sur les îles, ou encore une TVA de 13 % sur l'alimentation, l'eau et l'énergie.

Par ailleurs, environ 17 000 manifestants, pour la plupart des sympathisants du parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir en Grèce, ont manifesté lundi à Athènes et à Thessalonique en faveur du "non" au référendum, dénonçant "le chantage des créanciers", UE et FMI.

Avec AFP et Reuters