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Sommet crucial pour la Grèce : Athènes multiplie les nouvelles propositions

À la veille d'un sommet de la zone euro déterminant, lundi à Bruxelles, le Premier ministre Alexis Tsipras a présenté les propositions d'Athènes pour éviter à la Grèce un défaut de paiement.

Ce lundi 22 juin se tient un sommet crucial de la zone euro à Bruxelles pour éviter à la Grèce un défaut de paiement. Depuis plusieurs heures, les échanges entre le Premier ministre grec Alexis Tsipras, son ministre des Finances Yanis Varoufakis et les dirigeants européens se sont multipliés.

Un rendez-vous test attend Alexis Tsipras avant le sommet prévu en début de soirée. Une réunion a été convoquée par le président du Conseil européen Donald Tusk avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, le président de la BCE, Mario Draghi, et le chef de l'Eurogroupe (ministre des Finances de la zone euro) Jeroen Dijsselbloem.

Une réunion des ministres des Finances de la zone euro est également prévue dans la journée et, sans avis positif sur les propositions grecques lors de ces deux sessions de négociations, les chances sont faibles pour que le sommet des dirigeants de la zone euro permette un dénouement devenu urgent.

"Nous arrivons en vue de parvenir à un accord viable économiquement", a déclaré Alexis Tsipras avant le début des rencontres avec les représentants des créanciers du pays (UE, BCE, FMI). Selon la déclaration transmise par ses services, il a fait la liste des "clés" d'un tel accord : "Laisser derrière nous les excédents primaires (solde budgétaire avant paiement de la dette, NDLR) excessifs, sauver les salaires et les retraites, éviter des augmentations excessives et déraisonnables de l'électricité [...] rétablir la normalité dans les relations de travail et promouvoir les réformes structurelles [...] visant à la redistribution des charges, la lutte contre l'évasion fiscale et la corruption".

Dès dimanche, le chef du gouvernement grec a appelé la chancelière allemande, le président français et le président de la Commission européenne pour leur présenter de nouvelles propositions en vue d'un accord à même de sauver Athènes de la faillite

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Un "accord gagnant-gagnant"

Le chef de cabinet du président de la Commission européenne, Martin Selmayr, a déclaré lundi sur son compte Twitter, que les nouvelles propositions transmises par le gouvernement grec à ses créanciers étaient une "bonne base de progrès" pour le sommet des dirigeants de la zone euro consacré à la crise de la dette grecque. Lors des derniers rounds de négociation, les postes budgétaires sur lesquels faire des économies continuaient de diviser les deux parties.

Si rien n'a filtré du contenu de ces propositions, son homologue italien Matteo Renzi a estimé dimanche à Milan que toutes les conditions "étaient réunies" pour un accord "gagnant-gagnant".

Yanis Varoufakis s’est lui aussi montré optimiste, affirmant dimanche qu’il croyait à un accord entre Athènes et ses créanciers internationaux. "Nous nous dirigeons vers un accord" a-t-il assuré sans fournir davantage de détails.

Le gouvernement grec est prêt à des ajustements, suggérait samedi le ministre d'État Alekos Flambouraris, proche d'AlexisTsipras, évoquant l'accélération des suppressions de pré-retraites et la baisse de l'un des seuils de taxation des entreprises.

Athènes dans l’attente d’une "solution définitive"

La Grèce restera intransigeante sur plusieurs points, a signifié le ministre d'État, Nikos Pappas, l'un des chefs de file de la négociation, dans le journal "Ethnos" dimanche : "rétablissement du droit du travail, pas de baisse des salaires et des retraites, plan stratégique exhaustif sur le problème de la dette".

Athènes voudrait, en outre, un accord qui apporte "une solution définitive", selon le cabinet du Premier ministre, plutôt que provisoire avec déboursement partiel d'argent pour passer le cap du 30 juin et extension du plan d'aide, qui seraient suivis d'autres négociations laborieuses.

La Grèce, à court d'argent, doit rembourser 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international (FMI) le 30 juin. Si elle ne parvient pas à conclure avant cette date avec ses créanciers un accord "argent frais contre réformes", elle sera en cessation de paiement, une situation inédite pour la zone euro qui pourrait aboutir à ce "Grexit".

Espérant un accord avec les créanciers, la Bourse d'Athènes a ouvert en nette hausse lundi. 

Avec AFP et Reuters