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Alors que la coalition menée par l’Arabie saoudite a annoncé, mardi, avoir mis fin à sa campagne aérienne contre les positions rebelles chiites au Yémen, des raids ponctuels ont été menés mercredi près de la ville de Taëz, dans le sud-ouest.

Les rebelles au Yémen ont exigé l'arrêt total des raids aériens de la coalition menée par l'Arabie saoudite, qui se sont poursuivis mercredi 22 avril en dépit de l'annonce, mardi, de la fin de la campagne aérienne pour soutenir les forces loyales au président en exil, Abd Rabbo Mansour Hadi.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a fait part de sa préoccupation devant la reprise des bombardements. "J’espère sincèrement que les combats prendront fin le plus rapidement possible", a-t-il affirmé mercredi à des journalistes.

Les raids ponctuels de mercredi étaient destinés à desserrer l'étau autour d’une brigade de blindés restée fidèle au président et dont le camp près de Taëz, la troisième ville du pays (sud-ouest), venait d'être investi par des rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran.

Un rassemblement de ces derniers a aussi été visé dans cette même ville, et deux nouveaux raids ont pris pour cible des positions rebelles, toujours près de Taëz. Dans l'après-midi, un rassemblement de Houthis à Wahat (sud) a également été touché, ont indiqué des sources militaires.

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En proclamant mardi soir la fin de la campagne aérienne intensive déclenchée le 26 mars, l'Arabie saoudite a affirmé que la coalition se réservait le droit de bombarder, au cas par cas, des mouvements suspects d'insurgés, et le porte-parole de la coalition, le général Ahmed al-Assiri, a souligné que le blocus maritime serait maintenu.

L'annonce de la fin de la campagne aérienne est intervenue après des mouvements de l'US Navy, qui a rapproché un porte-avions du Yémen pour surveiller un convoi de navires iraniens soupçonnés de se diriger vers ce pays. Ce déploiement permet aux États-Unis de "préserver leurs options", selon le Pentagone.

L’ex-président Saleh salue la fin des raids

L'annonce de l'arrêt des frappes a été saluée aussi bien par Téhéran que par Washington et le président Barack Obama a appelé l'Iran à contribuer à trouver un accord politique. L'ex-président du Yémen Ali Abdallah Saleh, allié aux Houthis, a lui aussi bien accueilli la décision de Riyad et espéré que "tout le monde coopèrera pour revenir au dialogue et trouver des solutions, loin de paris qui peuvent s'avérer perdants et coûteux".

Dans un discours retransmis à la télévision depuis Riyad où il est réfugié, le président Hadi a promis "la victoire". "Nous allons bientôt retourner dans notre patrie, à Aden et à Sanaa", a-t-il assuré.

Les Houthis n'ont pas immédiatement réagi mais ont libéré trois personnalités capturées le 25 mars dans le sud. Il s'agit du ministre de la Défense Mahmoud el-Soubeihi et de deux généraux, dont Nasser Mansour Hadi, un frère du président en exil.

Selon le ministère saoudien de la Défense, les frappes aériennes sont parvenues "avec succès à éliminer les menaces pesant sur la sécurité de l'Arabie saoudite et des pays voisins". Il a fait état de la "destruction d'armes lourdes et de missiles balistiques qui avaient été saisis par la milice houthie et les forces d’Ali Abdallah Saleh dans des bases et camps de l'armée".

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Mais en dépit du succès revendiqué par Riyad, la capitale Sanaa reste aux mains des rebelles et de violents affrontements continuent de secouer le sud du pays.

Simultanément à l'arrêt des raids, la coalition a annoncé le début d'une nouvelle phase, baptisée "Redonner l'espoir", en vue de la reprise du processus politique au Yémen, de la fourniture d'une aide humanitaire et de la "lutte contre le terrorisme", dans un pays où Al-Qaïda reste très actif.

Avec AFP