Les ministres européens des Affaires étrangères se retrouvent aujourd'hui à Luxembourg pour un sommet extraordinaire sur l'immigration clandestine, après le naufrage d'un chalutier avec 700 disparus présumés.
L'Union européenne tente de trouver une solution au drame qui se joue depuis des années en Méditerrannée, après le énième naufrage d'un bateau transportant des immigrés clandestins et qui aurait fait 700 morts.
Les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur de l'ensemble des pays de l'UE se retrouvent ce lundi à Luxembourg pour une réunion extraordinaire.
L’Union européenne, souvent pointée du doigt pour son laxisme sur la question, a donc rapidement réagi. Ce weekend, la chef de la diplomatie de l'UE, l'Italienne Federica Mogherini, avait confirmé que la question de "l'immigration clandestine" avait été rajoutée en urgence à l'agenda de la réunion de Luxembourg.
"Je vais présenter une série de propositions concernant la Libye, une des principales routes du trafic illégal de migrants", a-t-elle ajouté dans un communiqué séparé jugeant qu’il était temps de "prendre le problème à bras le corps".
Renzi, Hollande et Rajoy avaient annoncé la couleur
Les dirigeants européens avaient, avant ces annonces, mis la pression sur l'Union européenne. Le Premier ministre italien, Matteo Renzi, a réclamé dimanche après-midi un sommet européen d’urgence et parlé de "massacre quotidien" en mer Méditerranée. Il a également qualifié les passeurs de "nouveaux esclavagistes", tout comme le président français François Hollande un peu plus tôt qui les avait désignés comme des "terroristes" lors d’une interview sur Canal +.
D’autres voix comme celle du président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy se sont élevées, expliquant qu'il en allait de "la crédibilité de l'Europe".
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Si toutes les voix s’élèvent pour une réaction rapide, les modalités sont encore incertaines. L’aide que pourrait fournir l’UE au gouvernement d’union nationale en Libye fait l'objet de discussions. La possibilité de dépêcher des navires de guerre au large de ses côtes pourrait "créer un appel d'air" et entraîner d'autres départs de migrants. Les autorités européennes craignent que les migrants comptent sur ces patrouilles pour les secourir selon des documents confidentiels cités par Reuters.
Une mauvaise analyse, selon Jean-François Dubost d'Amnesty International France, qui constate que depuis l'arrêt en octobre 2014 de l'opération de secours lancée par l'Italie, Mare Nostrum, les flux migratoires ont repris de plus belle.
"Il y a un manque de volonté politique de la part de l'Union européenne qui ne voit cette question de l'immigration clandestine que sous l'angle économique, explique-t-il sur France 24. Or, les candidats à l'immigration viennent en Europe, car ils sont acculés et n'ont pas d'autres solutions".
itAvec AFP et Reuters.