
Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé, lundi, que Washington devait joindre les "actes" à la parole, après les déclarations du chef de la diplomatie américaine John Kerry affirmant que les Occidentaux devaient négocier avec Damas.
Bachar al-Assad n’a pas tardé à répliquer, lundi 16 mars, au secrétaire d'État américain John Kerry, qui, dans une interview accordée dimanche à CBS, avait déclaré que les États-Unis devraient "au final" négocier avec "le régime Assad" pour une transition politique en Syrie.
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Le président syrien a rétorqué que son avenir dépendait du seul peuple syrien et que les déclarations venues de l'extérieur ne le regardaient pas. "Nous sommes encore au stade des déclarations et nous devons attendre des actes avant de décider", a-t-il déclaré à une télévision iranienne, reprise par l'agence officielle de presse syrienne.
Dans son interview télévisée, Bachar al-Assad a jugé que tout changement de l'attitude internationale à l'égard de la situation en Syrie serait positif. Mais il a également réaffirmé que les pays devaient mettre fin au soutien aux "groupes terroristes", l'expression qu'utilise Damas pour désigner les insurgés en lutte depuis mars 2011.
Le chef de la diplomatie américaine John Kerry avait indiqué que les États-Unis et d'autres pays, qu'il n'a pas nommés, s'efforçaient de relancer le processus diplomatique pour mettre fin à la guerre civile qui a fait plus de 200 000 morts et 3,8 millions de réfugiés. "Ce sur quoi nous insistons, c'est de l'amener (Assad) à faire cela (négocier), et cela pourrait nécessiter qu'une pression accrue de diverses sortes soit exercée sur lui", avait-il estimé, non sans avoir relancé le débat sur la nécessité de négocier avec le président syrien, mis au ban des puissances occidentales.
La Russie pousse à de nouveaux pourparlers
La Russie a invité de son côté le médiateur des Nations unies sur la Syrie, Staffan de Mistura, à participer à une deuxième série de pourparlers début avril à Moscou entre des personnalités de l'opposition syrienne et du gouvernement de Damas, a rapporté lundi l'agence de presse Interfax.
La première série de discussions dans la capitale russe fin janvier avait été boudée par les principaux groupes de l'opposition syrienne, qui exigent le départ du président Bachar al Assad. Ce que Moscou refuse.
La position de la France, comme de la Grande-Bretagne, est inchangée : Assad ne peut pas faire partie d'une solution négociée en Syrie. La France souhaite un "règlement politique négocié entre les différentes parties syriennes" mais Bachar al-Assad "ne peut s'inscrire dans un tel cadre", a répété lundi Paris.
"Notre position est connue et s'inscrit dans le cadre du communiqué de Genève de 2012 : notre objectif est un règlement politique négocié entre les différentes parties syriennes et conduisant à un gouvernement d'unité", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal.
Avec Reuters et AFP