
L’épidémie de grippe a contribué à une nette augmentation de la mortalité cet hiver en France. L’Institut de veille sanitaire dénombre 8 500 décès supplémentaires par rapport à leurs prévisions.
L’hiver 2015 a été marqué en France par une mortalité hivernale "supérieure de 19 %" par rapport à celle prévue, notamment en raison de la forte épidémie de grippe, indique, jeudi 5 mars, l’Institut de veille sanitaire. Une hausse qui correspond à "8 500 décès supplémentaires toutes causes confondues". L'institut souligne toutefois qu'il n'est pas possible de préciser la part exacte de la grippe dans ce surcroît de mortalité.
Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste à l'InVS, a toutefois reconnu auprès de l’AFP qu'il existait "un faisceau d'arguments pour dire que la grippe a joué un rôle important dans l'excès de mortalité" cet hiver, en raison notamment de la forte circulation du virus A (H3N2) contre lequel le vaccin est peu efficace.
Dans les certificats de décès, rappelle-t-il, "on a rarement le mot grippe", la plupart des personnes âgées ou fragiles décédant de complications et non de la grippe elle-même, ce qui ne facilite pas l'évaluation des décès attribuables à cette maladie.
Cette surmortalité, qui touche de façon importante les plus de 65 ans, a également été observée dans une dizaine de pays européens, dont, outre la France, le Royaume Uni, l'Espagne, le Portugal, la Belgique, les Pays-Bas. Elle est évaluée à 60 000 décès, selon l'Institut.
Bien que les estimations pour cette saison soient encore provisoires, l'épidémie de grippe n'étant pas encore terminée, elles ne sont pas loin cette fois d'atteindre celles des deux hivers les plus meurtriers enregistrés depuis 2006 par l'InVS : l'hiver 2008-2009 et l'hiver 2012-13, marqués chacun par environ 10 000 décès supplémentaires, selon Daniel Lévy-Bruhl.
Avec AFP