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La loi Macron, une "bonne chose" pour Angela Merkel

Tout en se défendant d'intervenir dans les affaires françaises, la chancelière allemande Angela Merkel, en visite à Paris vendredi, a salué l'adoption de la loi Macron en première lecture, la veille, par l'Assemblée nationale.

Lors d'une conférence de presse commune avec le président français François Hollande vendredi 20 février, Angela Merkel a qualifié de "bonne chose" la loi sur la croissance et l'activité adoptée la veille par la chambre basse du Parlement français après l'utilisation de l'article 49-3 de la Constitution, qui permet de passer en force, sans vote.

François Hollande a pour sa part justifié par la nécessité d'aller vite le choix de ce mécanisme pour faire passer le texte défendu par le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, menacé d'être torpillé par les "frondeurs" du Parti socialiste au pouvoir.

Accueillie à l'Élysée, Angela Merkel s'est vu poser une question sur ce texte controversé par un journaliste de l'AFP, sous le regard amusé de François Hollande.

"Je sais à quel point il est difficile de faire passer le changement, les réformes", a déclaré la chancelière allemande, accusée par la gauche du PS d'imposer l'austérité aux pays de l'Union européenne.

"La France n'a pas besoin de mes encouragements ni de mes félicitations, mais je crois que c'est une bonne chose que cette loi ait été adoptée. Il y a une véritable capacité d'agir qui existe", a-t-elle ajouté, minimisant encore une fois la portée de ses propos : "La France a son propre agenda de réformes et n'a pas besoin de commentaires allemands."

La France est sous étroite surveillance des instances européennes et les mesures prévues par la loi Macron, comme l'extension du travail dominical, étaient tacitement considérées comme un gage de bonne volonté en échange d'un nouveau délai pour la réduction du déficit français.

Hollande : la loi Macron "pas pour faire plaisir à l'Allemagne"

"Nous ne l'avons pas fait pour faire plaisir à la Commission européenne et même si nous avons beaucoup de bons sentiments pour l'Allemagne, pas pour faire plaisir à l'Allemagne, mais parce que c'était utile pour nous, parce que ça pouvait nous permettre de créer davantage d'activité et d'emplois", a estimé François Hollande.

Il a indiqué que le gouvernement aurait sans doute pu se passer d'une adoption sans vote mais "qu'il fallait plutôt ne pas vérifier pour ne pas perdre de temps". Sinon, "il eût fallu tout reprendre et perdre plusieurs mois, ce qui aurait été particulièrement préjudiciable pour les entreprises", a-t-il dit.

Le projet de loi, qui introduit notamment une dose de concurrence dans certaines professions réglementées comme les notaires ou les transporteurs par autocar, doit maintenant être adopté par le Sénat avant de revenir devant l'Assemblée nationale d'ici la fin de l'année.

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Un nouveau recours à l'article 49-3 pourrait alors être nécessaire avant son adoption définitive. "S'il faut de nouveau utiliser cette arme, nous le ferons bien évidemment", a déclaré vendredi le Premier ministre Manuel Valls avant d'ajouter : "Personne n'entravera cette action réformatrice."

Avec AFP et Reuters