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Le cours du rouble dégringole à son plus bas niveau depuis 1998

La monnaie russe s'est négociée, lundi, à des niveaux jamais atteints depuis la crise financière de 1998. La valeur du rouble a chuté de près de 40 % depuis le début de l'année à cause de l'économie du pays et des tarifs en baisse du pétrole.

Du jamais vu... du moins pour ceux qui sont nés après la crise financière russe de 1998. Le rouble a vécu, lundi 1er décembre, sa pire journée en 16 ans. La monnaie se négociait, à la mi-journée, à 54 roubles pour un dollar et à 67 roubles pour un euro, signant une chute historique de 9 %.

Elle a regagné quelques couleurs dans les heures qui ont suivi, mais la tendance depuis le début de l'année est à la débandade. Le rouble a, en effet, perdu plus de 37 % de sa valeur en un an. 

Le prix bas du pétrole, l'un des principaux produits d'exportation russes, constitue la raison principale de cette dégringolade. La décision, vendredi 28 novembre, du cartel des pays producteurs de pétrole - l'Opep - de ne rien faire pour enrayer la chute des tarifs du brut a accentué la tendance à la baisse pour le rouble.

Limitation des transactions en dollars et en euros

"Il y a des raisons de croire que le prix du pétrole va continuer à baisser", avait prévenu, dès vendredi 28 novembre, la Banque centrale russe en assurant qu'elle était prête à faire le nécessaire pour enrayer la chute du rouble. Mais l'absence d'annonce concrète pour faire face à cette situation n'a pas rassuré les investisseurs qui ont, donc, continué, lundi, à montrer leur méfiance à l'égard du rouble.

La dégradation générale de la situation économique russe, sous l'effet d'un ralentissement mondial de l'activité et des sanctions économiques occidentales, a aussi contribué à la forte dépréciation.

Pour l'heure, cette tendance n'a pas encore entraîné une course aux retraits bancaires comme cela avait été le cas en 1998. Mais plusieurs médias russes indiquent que certaines banques ont commencé à limiter les transactions en dollars ou en euro. Un signe, d'après le quotidien britannique "Financial Times", que les autorités anticipent que la situation continue encore à se dégrader.