Nouveau développement dans l'affaire du vol MH17, avec la plainte déposée par la mère d'une victime allemande contre l'Ukraine. Celle-ci accuse Kiev de ne pas avoir fermé son espace aérien pour continuer de toucher les recettes des droits de survol.
La mère d'une victime allemande du crash du vol MH17 de Malaysia Airlines a attaqué l'Ukraine devant la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg, reprochant à Kiev de n'avoir pas fermé son espace aérien aux vols civils, alors que la zone était en guerre, écrit le quotidien "Bild".
La plaignante a déposé sa requête contre l'État ukrainien "la semaine dernière", indique le quotidien populaire allemand dans son édition du dimanche 30 novembre. Selon "Bild", elle réclame 800 000 euros de dommages pour homicide par négligence.
Le Boeing 777 de la Malaysia Airlines a été abattu le 17 juillet par un missile à l'est de l'Ukraine, au dessus du territoire contrôlé par les rebelles pro-russes, tuant les 298 personnes à bord, dont une majorité de Néerlandais.
Kiev et les Occidentaux accusent la Russie d'avoir fourni aux rebelles le missile qui aurait pu servir à abattre l'appareil, ce que ces derniers et Moscou démentent, pointant du doigt les forces ukrainiennes.
Les recettes des droits de survol pointées du doigt
Dans sa requête, la mère de la victime reproche à l'État ukrainien de n'avoir pas fermé son espace aérien aux vols civils, en dépit des combats qui faisaient rage, indique le journal. Selon la plaignante, l'Ukraine n'a pas pris une telle décision parce qu'elle ne voulait pas renoncer aux recettes des droits de survol du pays, indique "Bild". A l'époque, les quelque 700 survols quotidiens de son territoire auraient rapporté à l'Ukraine plusieurs millions de dollars par mois, poursuit le quotidien.
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La plaignante est défendue par l'avocat et professeur allemand de droit de l'aviation Elmar Giemulla, qui a un cabinet à Berlin. Fin septembre, il avait annoncé son intention de déposer plainte devant la juridiction européenne à Strasbourg, précisant défendre trois familles allemandes.
"En laissant son espace aérien ouvert aux vols civils venant d'autres pays, l'État doit assurer leur sécurité. Si ceci est temporairement impossible, il doit fermer son espace aérien", avait alors indiqué le conseil.
Avec AFP