![Obama prend seul les commandes d’une réforme de l’immigration Obama prend seul les commandes d’une réforme de l’immigration](/data/posts/2022/07/19/1658250173_Obama-prend-seul-les-commandes-d-une-reforme-de-l-immigration.jpg)
Via un décret présidentiel, Barack Obama a offert jeudi une régularisation provisoire à cinq millions de clandestins illégaux présents aux États-Unis depuis au moins cinq ans. Cette décision est jugée contraire à la démocratie selon les républicains.
Face à l'inaction du Congrès, Barack Obama a fait preuve d’initiative jeudi s20 novembre : via un décret présidentiel, le chef d'État américain a offert une régularisation provisoire à quelque cinq millions de clandestins, sur un total de 11 millions vivant aux États-Unis sous la menace d'une expulsion.
"Une amnistie de masse serait injuste. Des expulsions de masse seraient à la fois impossibles et contraires à notre caractère", a-t-il expliqué lors d'une brève allocution solennelle depuis la Maison Blanche, promettant un système "plus juste et plus équitable".
A partir du printemps prochain, tout clandestin vivant depuis plus de cinq ans aux États-Unis, et ayant un enfant américain ou titulaire d'un statut de résident permanent, pourra demander un permis de travail de trois ans. "Ce n'est ni une garantie de citoyenneté, ni un droit à rester ici de manière permanente", a cependant souligné M. Obama.
it![Obama prend seul les commandes d’une réforme de l’immigration Obama prend seul les commandes d’une réforme de l’immigration](/data/posts/2022/07/19/1658250173_Obama-prend-seul-les-commandes-d-une-reforme-de-l-immigration_1.jpg)
Piqués au vif par cette décision qu'ils jugent anticonstitutionnelle, ses adversaires républicains ont immédiatement promis de la combattre au Congrès ou en justice. "Ce n'est pas comme cela que notre démocratie fonctionne", a tonné John Boehner, président de la Chambre des représentants. "Le président a dit qu'il n'était ni un roi, ni un empereur, mais il se comporte comme s'il en était un".
"Si vous remplissez les critères, vous pouvez sortir de l'ombre"
"Je n'ai qu'une réponse : votez une loi!", a lancé le président Obama à ses détracteurs, assurant que ses décisions reposaient sur de solides bases légales et qu'elles s'inscrivaient dans la lignée de celles prises par tous ses prédécesseurs, républicains comme démocrates, depuis un demi-siècle.
L'exécutif américain a par ailleurs annoncé un assouplissement des conditions d'accès au programme Daca ("Deferred Action for Childhood Arrival"), lancé en 2012, qui offre des permis de séjour aux mineurs arrivés sur le territoire américain avant l'âge de 16 ans. Quelque 600 000 personnes en ont déjà bénéficié à ce jour.
Sur Twitter, Hillary Clinton remercie le président des États-Unis
Thanks to POTUS for taking action on immigration in the face of inaction. Now let’s turn to permanent bipartisan reform. #ImmigrationAction
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) 21 Novembre 2014"Si vous remplissez les critères, vous pouvez sortir de l'ombre et vous mettre en accord avec la loi. Si vous êtes un criminel, vous serez expulsé. Si vous avez l'intention d'entrer illégalement aux États-Unis, vos chances d'être attrapé et renvoyé viennent juste d'augmenter", a résumé M. Obama.
Depuis les régularisations massives de 1986, sous Ronald Reagan, toutes les tentatives de réforme du système d'immigration ont échoué. Début 2013, après la rédaction d'un projet de loi au Sénat par des ténors des deux partis, un compromis semblait possible. Mais la perspective d'un accord au Congrès s'est vite éloignée et les discussions sont dans l'impasse depuis.
"Merci au président d'avoir, face à l'inaction, choisi l'action sur l'immigration", a réagi Hillary Clinton sur Twitter. "Et maintenant, travaillons à une réforme bipartisane", a ajouté l'ex-secrétaire d'Etat qui pourrait bientôt se lancer dans la course à la Maison Blanche pour succéder à Barack Obama en 2017.
Avec AFP