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Le robot Philae, qui s'est posé jeudi sur la comète Tchouri, à plus de 500 millions de kilomètres de la Terre, est entré en mode veille après avoir récolté des données qui pourraient aider à comprendre les origines de la vie sur Terre.

Après une mission historique à quelque 500 millions kilomètres de la Terre, le robot Philae à cours d'énergie "va s'assoupir sous peu". "On ne reçoit plus de données. On a perdu le contact", a déclaré, samedi 15 novembre, Philippe Gaudon, chef du projet Rosetta au CNES (Centre national d'études spatiales) à Toulouse.

Cette technologie fonctionne avec une pile d'une durée de vie de 60 heures et ses batteries solaires, qui devaient prendre le relais, ne fonctionnent qu'à capacité très réduite car le robot s'est posé à l'ombre, entre des rochers.

Quand la pile du robot sera épuisée et que ses batteries solaires censées prendre le relais seront déchargées, Philae entrera alors en hibernation.

"Environ quatre fois moins d'énergie qu'escompté"

Lot de consolation pour les scientifiques : le robot Philae a réussi un nouvel exploit, dans la nuit de vendredi à samedi. Alors que les équipes de l'Agence spatiale européenne (ESA) craignaient que Philae n'ait pas assez d'énergie pour établir un dernier contact avec la sonde Rosetta avant d'entrer en "hibernation", une liaison stable s'est établie à 23h29 (heure de Paris).

Cette communication a permis la transmission de nouvelles analyses, notamment celles du premier forage de comète jamais réalisé. Les scientifiques de l'ESA n'avaient pas donné tout de suite l'ordre au robot de forer pour prélever un échantillon du sol car ils craignaient que cette opération ne le déséquilibre. En effet, le robot n'est pas arrimé, ses harpons n'ayant pas fonctionné. Mais les heures actives du robot étant comptées, la décision a été prise de tenter le tout pour le tout.

Les données récoltées pourraient fournir des informations sur l'apparition de la vie sur Terre, les comètes étant les objets les plus primitifs du système solaire.

"Les résultats de Philae sont extraordinaires"

La moisson de données scientifiques est donc déjà riche. Le robot a radiographié l'intérieur de la comète, étudié son magnétisme, fait des images du sol et analysé les molécules complexes dégagées par la surface.

"Les résultats de Philae sont extraordinaires", s’est ainsi félicité Marc Pircher, directeur du CNES à Toulouse. Et d'ajouter : "80 % du travail du robot a été fait".

Les scientifiques espèrent que le robot pourra sortir de son hibernation en août prochain. À ce moment-là, la comète sera "active comme un diable, elle sera très près du Soleil", a indiqué l'un des scientifiques. Avec un peu de chance, les batteries solaires du robot emmagasineront de la chaleur ce qui lui permettrait de se réveiller. Philae mourra ensuite de chaleur à l'approche du Soleil.

Avec AFP