logo

Cameron veut confisquer les passeports des jihadistes britanniques

Face au risque d'attentats pouvant être commis par des Britanniques de retour au pays, David Cameron souhaite confisquer le passeport des suspects ayant combattu en Syrie et en Irak. Son texte devrait être débattu en novembre.

Londres souhaite durcir ses mesures antiterroristes pour lutter contre l'organisation de l'État Islamique (EI), en confisquant les passeports de suspects et en empêchant le retour de combattants jihadistes, a indiqué, vendredi 14 novembre à Canberra, David Cameron.

"Nous introduirons sous peu une nouvelle loi antiterroriste au Royaume-Uni", a assuré le Premier ministre britannique devant le Parlement australien. "Des nouveaux pouvoirs [seront accordés] à la police des frontières pour confisquer des passeports, empêcher les suspects de voyager et empêcher les ressortissants britanniques [jihadistes] de revenir au pays autrement qu'aux conditions" qui leur seront imposées, a-t-il assuré.

>> À voir sur France 24 : Jihad : "J'ai failli partir...", témoignages de jeunes Marocains

Parmi ces conditions figurent un retour sous escorte, des poursuites judiciaires et un programme de "dé-radicalisation", précise la presse britannique. Et d'ajouter que ce texte, qui devrait être discuté au Parlement en novembre, bloquerait le retour au Royaume-Uni pendant au moins deux ans des personnes ayant combattu en Syrie et en Irak.

La nouvelle loi prévoirait également que "les compagnies aériennes ne respectant pas les listes d'interdiction de vol [soumises par les autorités britanniques] ne soient pas autorisées à se poser au Royaume-Uni", a précisé le Premier ministre britannique, en Australie à l’occasion de la tenue d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement du G20.

Plus de 500 jihadistes britanniques au sein de l’EI

David Cameron a par ailleurs affirmé vouloir intensifier les actions contre "les racines de la menace [terroriste]" en "bannissant les prêcheurs extrémistes" et en facilitant la suppression de "contenus nocifs" sur Internet. Le nouveau patron de l'agence britannique de surveillance (GCHQ), Robert Hannigan, avait d'ailleurs appelé début novembre les grands groupes américains de l'Internet, dont Facebook et Twitter, à coopérer davantage dans la lutte contre les groupes jihadistes. Ces derniers ont en effet un large recours au Web pour communiquer et recruter leurs membres.

>> À lire sur France 24 : "Jihad 2.0" : Google et Facebook sont-ils impuissants ?

Quelque 15 000 jihadistes étrangers provenant de 80 pays se sont rendus ces dernières années en Syrie et en Irak pour combattre dans les rangs de groupes comme l'EI, a indiqué fin octobre l'ONU. Le Royaume-Uni estime ainsi à plus de 500 le nombre de ses ressortissants enrôlés au sein de l’EI. Et comme pour les autres pays d'origine concernés, la crainte est de voir ces jihadistes commettre des attentats sur leur sol à leur retour.

L'Assemblée nationale française avait quant à elle voté, fin septembre, un projet de loi de "lutte contre le terrorisme", qui créait une interdiction de sortie du territoire pour empêcher le départ de jeunes Français candidats au jihad vers la Syrie.

Avec AFP